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REALISATEURS
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27 décembre 2017

Ava (2017) de Léa Mysius

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On est toujours preneur d'un petit vent de fraicheur sur le cinéma français avec une réalisatrice (qui pourrait être ma fille) sortie de la Fémis (oui, c'est l'étiquette incontournable désormais) qui sait à la fois rendre hommage à ses pairs/(arrière-grand) pères (c'est chiant l'écriture inclusive) et apporter une jolie touche personnelle dans la série "nos adolescentes, alors qu'est-ce qui se passe dans leur tête ?". Noée Abita a donc 13 ans (plus en vérité mais bon) et erre du côté des plages landaises. Pendant que sa (jeune) mère flirte, elle laisse courir son imagination sur cette plage où elle croise un jeune gitan plein de fougue accompagné d'un chien noir. Dès lors qu'elle s'empare de ce chien docile, on entre dans le monde fantasmatique de ce jeune être qui va se sentir pousser des ailes. Solidarité, sexualité, liberté, sont les maîtres mots qui vont dominer l'esprit de cette Noée qui se construit son propre arche libertaire (l'abus d'alcool est...).

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On aime ces images ensoleillées, ces couleurs océaniques extraordinairement rendues (le film a été tourné sur pellicule sauf erreur), ces personnages sanguins animés d'une petite folie interne. Noée risque de devenir aveugle et étend intérieurement l'étendue du monde des possible : elle greffe son esprit sur l'âme errante de ce chien et sur ce garçon sauvage qui vit en ermite dans un bunker avec sa b*** et son fusil. Elle soigne notre homme, lui fait l'amour, ils font les 400 coups (pierrotlefouesques et non truffaldiens), ils s'échappent vers d’autres horizons. Quelques vrais moments de grâce se dégagent de cette œuvre (la première fois qu'elle se bande les yeux et se dirige nue vers la plage - superbe cadre en ouverture de la séquence ; nos deux amis en tenue d'amazone ; une petite danse improvisée sur un bord d'autoroute...) et même si celle-ci n’est pas exempte de quelques maladresses (des petites longueurs notamment dans le camp des gitans, un cauchemar aux effets un peu faciles, des personnages secondaires trop vite dessinés...), elle fout un petit coup de pied au cul aux canons trop sages de notre vieux cinéma français de « qualité ». Noée, son regard, sa hardiesse, porte sur ses frêles épaules ce film et le fait avec une énergie et un éclat devenus malheureusement trop rares. Ava constitue au final une belle promesse pour celle qui a coscénarisé le dernier Desplechin - ça tombe bien puisqu'on enchaîne avec.

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