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Shangols
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30 novembre 2017

Tunnel (Teoneol) de Kim Seong-hoon - 2016

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Un Kim qui vient s'ajouter à la longue liste déjà en place, mais qui réalise un petit thriller relativement efficace et fun. Le gars déguise plus ou moins habilement une charge violente et frontale contre la politique et les institutions de son pays sous le costume du film de genre, réussissant à nous en donner pour notre argent en termes de spectacle et à insinuer en nous la révolte armée. C'est pas si mal, même si le gars oublie en cours de route ce qu'il est en train de raconter, se perd dans les longueurs et use de gros sabots pour fustiger la Corée moderne. Un type traverse un tunnel en voiture lorsque celui-ci s'effondre bêtement sur lui : il est enseveli, avec à sa disposition un portable, un gâteau à la crème et une petite bouteille d'eau. Il va devoir patienter au-delà du raisonnable pour que les secours arrivent, puisque à l'extérieur, les contingences politiques, médiatiques et bureaucratiques se mettent en place : la vie d'un homme est dans la balance, mais l'indifférence des pouvoirs (sauver cet homme retarde les travaux d'un autre tunnel, d'ailleurs tout aussi instable) ralentit le tout. Le film suit en parallèle la survie de ce gars confiné dans les quelques mètres-carrés de la cabine de la voiture et les agissements extérieurs, notamment ceux de la femme du type et ceux d'un sauveteur prêt à tout pour atteindre son but. D'espoirs en déceptions, notre gars parviendra-t-il à s'extirper des gravats ?

OVTUNNEL

Au départ, on apprécie vraiment le savoir-faire de Kim. Parce qu'il sait parfaitement gérer son suspense, y adjoindre une pointe d'humour bienvenue, user d'effets spéciaux jolis, et faire exister en quelques coups de pinceaux son petit personnage banal. Quand le tunnel s'effondre sur lui, on se frotte les mains en s'apprêtant à assister à une version coréenne de Cast Away, en anticipant déjà les difficultés auxquelles le type va être confronté. Les allers-retours vers l'extérieur sont pertinents (belle prestation dans un rôle pas aisé de Bae Doona), la charge est appuyée mais amusante, bref que du bonheur. Ensuite, dommage, le gars se perd un peu dans son scénario : si les attaques envers la société moderne font toujours leur effet, il oublie un peu de s'intéresser vraiment à son type enseveli. Il lui adjoint une compagne de misère, un chien, oublie de nous signaler comment il se nourrit, et on a presque l'impression que le gars pourrait vivre des années là-dessous sans souci. Comme il est toujours relié à l'extérieur grâce à sa radio, la pression retombe peu à peu et on cesse de s'inquiéter pour lui. Kim ne sait pas toujours comment jongler avec la comédie sociale, la satire, le mélodrame et le thriller, le film est pas mal déséquilibré de ce côté-là. Bon, ça reste plaisant, hein, mais on se désintéresse un peu des enjeux, et du coup on termine la chose en se disant qu'on a vu certes un film amusant mais pas très profond, ce qui est un comble pour un film de tunnel effondré.

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