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25 octobre 2017

SERIE : Mr. Mercedes saison 1 - 2017

s-king

Une petite série policière à la coule, avec son lot de rebondissements insensés et ses personnages pittoresques, le tout écrit par le scénariste de Big Little Lies, d'après Stephen King, moi je dis qu'il ne faut pas bouder son plaisir. Et plaisir il y a dans ces 10 épisodes pourtant très modestes, qui jouent la carte de la sobriété et de la rigueur. Le premier épisode glace en cette période d'attentats tous azimuts : un gusse (déguisé en clown, King doit avoir des cauchemars récurrents) fonce dans une foule de miséreux avec sa mercedes, bilan 16 morts, c'est affreux. Scène traumatique, qui ne se cache pas derrière ses doigts, et affaire non-résolue. Le flic en charge de l'enquête part à la retraite avec cet échec sur le coeur. C'est le moment que choisit le tueur pour refaire surface, harcelant notre flic par ordi interposé, et se rapprochant de plus en plus de ses proches. Chaque épisode fait gagner un point à l'un ou à l'autre, en gros, jusqu'à la confrontation finale, qui se fera dans le sang, la vengeance et les sentiments torves.

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Le plus de la série, c'est ses personnages. On sait dès le début qui est ce tueur, et le film s'intéresse autant à lui qu'au flic. Garçon au tempérament complexe, aux relations avec sa mère déviants (là aussi belle frontalité dans les scènes "explicites"), à la vie sociale de geek (mise à part une collègue de travail aussi barrée que lui), il est le véritable héros de cette histoire, malgré sa monstruosité. Le film parvient à nous faire aimer ce mec, et même à souhaiter le voir arriver à ses fins. A chaque coup d'enfoiré qu'il sert au flic, on jubile, à chaque boulette, on tremble. Il faut dire que les scénaristes lui opposent un "bon" qui est loin de l'être : alcoolique, sympa comme un grizzly, sans pitié, sentiments amoureux dans les tongs, uniquement préoccupé par ses disques (une B.O. coolissime), le flic est un anti-héros typique, campé avec la conviction qu'on lui connaît par Brendan Gleeson. Autour de ce duel s'agite une dizaine de personnages secondaires assez marrants, qui amène le contre-point comique nécessaire à cette série qui ne se prend jamais trop au sérieux : une informaticienne lesbienno-punk, une nièce frapadingue, un patron de magasin d'informatique puant de libéralisme veule, une voisine dragueuse très subtile (magnifique Holland Taylor).

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C'est vrai que les gars n'ont peut-être pas assez de matière pour tenir sur les 10 épisodes. La série stagne souvent, se remplit de scènes inutiles, redondantes, répétitives, et le rythme se laisse aller aux accords jazzy de sa bande-son. Trop lente, elle est remplie d'épisodes où il ne se passe pas grand-chose. Mais tant pis : on se glisse là-dedans avec délice, dans ces jolies ambiances de lotissements avec jardinets, dans ces atmosphères délétères de caves enfumées, dans cette ville de banlieue sans charme, dans laquelle le plan machiavélique de King peut prendre toute son étendue. L'ambiance est délicieusement glauque et tordue, mais sous le soleil, et même dans une certaine légèreté. Dans ce contexte et malgré une fin pas à la hauteur de la longue attente qu'elle produit, cette série a tout d'une grande.

Commentaires
N
Aaah, "l'informaticienne lesbienno-punk". Quelle série/livre n'en n'a pas une dans l'histoire (Millenium, Vernon Subutex, Mr Mercedes, plus ou moins dans CSI...). <br /> <br /> Je ne critique pas la valeur de ces œuvres mais le fait qu'on est passé de l'asiatique-génie en informatique ou du mec gros et sale dont le seul talent est de coder à la lesbienne-goth ou punk informaticienne et que l'imagerie populaire a encore de beaux jours devant elle dans les fictions...<br /> <br /> J'aimerais être surpris par les auteurs parfois.
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