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23 février 2017

Záhrada (1995) de Martin Sulík

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Voilà un petit film slovaque absolument épatant et réjouissant pour lequel j'avoue avoir eu un très gros coup de cœur (eh oui, ces choses-là arrivent encore même quand on pense être bon pour une AVC). Un homme, un jardin, des animaux, une jeune fille sublime, un drôle de père, une amante possessive, voilà que faut-il de plus pour réaliser un film parfait ? (A noter tout de même, en guest star, la participation exceptionnelle de Jean-Jacques Rousseau qui débarque en 2CV et de Wittgenstein). Découpé en quatorze chapitre, ce Jardin raconte les mésaventures d'un certain Jakub qui, viré de chez son pater, va prendre possession de la vieille ferme familiale située au milieu de nulle part. Le verger est accueillant mais tout le reste en ruines : Jakub, tel un Pierre Richard ou un Buster Keaton slovaques et modernes, a tôt fait de plier en deux tout ce qu'il touche ; la maison est infesté par les oiseaux, le jardin par les abeilles, (et le matin la chambre par les moutons) mais cela ne va pas l'empêcher d'y prendre ses quartiers. Il est là, paisible, au milieu de la nature, ne demandant rien à personne, mais ne va pas tarder de voir sa petite vie rythmée par des visites.

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On tombe amoureux en même temps que lui de cette jeune Helena qui débarque de façon impromptue et qui a la particularité d'écrire à l'envers : c'est elle qui va l'initier aux merveilles et aux secrets de la nature, voire plus car affinités - même si la sauvageonne n'est pas du genre à se laisser saisir par le premier venu. On craque en même temps que lui pour cette femme mariée, Teresa, qui n'a de cesse de venir l'importuner dans sa cachette campagnarde pour s'offrir à lui (la donzelle est tentante et entreprenante, admettons) ; suite à la visite de Teresa accompagné de son mari jaloux et de ses deux enfants, Jakub la jouera finaude (et un peu hypocrite) et viendra mettre fin à cette liaison sans avenir. On s'engueule avec son père en même temps que lui mais on est bien content, aussi, de les voir se rabibocher ; on se marre quand l'un rase la tête à l'autre et vice versa, on chante avec eux à tue-tête quand ils sont ronds comme des cochons au restaurant... On disserte enfin en même temps que lui lorsqu'il reçoit la visite surprise de philosophes d'un autre temps qui n'hésitent pas à lâcher pour l'occasion quelques-uns de leurs préceptes. Bref, on s'imagine à la perfection vivre dans ce jardin et à ce niveau-là ce n'est plus de l'empathie que l'on ressent pour notre héros : on se projette carrément, tel un hologramme, à ses côtés pour partager ces petits instants à la coule.

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Sulík donne une place non négligeable aux éléments naturels et autres animaux divers, ce qui donne à son film à la fois un petit cachet vivifiant mais également une véritable dimension magique : les fourmis sont capables de soigner tous les maux, les chats sont capables de ramener à la vie une personne que l'on pensait mourante, les grosses chenilles blanches finissent par prendre "forme humaine" (quand les deux amants s'enroulent dans la bâche blanche du jardin) ; la jeune fille apporte aussi son petit lot de surnaturel (l'étonnante séquence de lévitation) dans ce film léger et drôle comme tout (cela faisait longtemps que je n'avais pas autant grommelé dans ma barbe (mon idée du rire) devant un film. Bref, le meilleur film slovaque de tous les temps ? Bon, ne nous emballons point mais en tout cas un film emballant que l'on ne saurait que conseiller aux personnes au moral en berne. 

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