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13 février 2017

45 Ans (45 Years) (2016) d'Andrew Haigh

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Voilà un film qui sur le papier sent le sapin (Charlotte Rampling et Tom Courtenay célèbrent leurs 45 ans de mariage) mais qui possède, ici ou là, suffisamment de sève pour tenir en éveil. On s'attend, bien sûr, à l'aube de cette fête, à ce que nos deux amants d'un autre âge fassent le bilan, se sourient avec complicité à l'évocation d'un souvenir, écoute du Alain Barrière comme si c'était hier ; en fait dès le départ, le Tom reçoit une troublante nouvelle : on a retrouvé, 50 ans plus tard, son ex, congelée dans un glacier - eh oui, c'est le risque quand on se balade en Suisse et qu'on fait pas gaffe aux fissures. Est-ce que ce fantôme du passé peut vraiment remettre en cause 45 ans de vie commune ?... On aurait envie de dire non mais cela n'est pas sûr...

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Tom est le gars tranquille qui ne dit rien, raconte rien, se plaint guère ; la Charlotte se rend tout de même rapidement compte que son Tom reprend la cigarette et picole un coup de trop à l'occasion d'une fête. Notre gars, quoiqu'il en dise, serait-il chamboulé, pour ne pas dire perturbé par cette nouvelle ?... Charlotte Rampling as Kate s'intéresse de plus en plus à cette Katya (rien qu'au niveau des prénoms, on sent venir un coup de Vertigo). Le moins qu'on puisse dire, c'est que plus elle avance dans son "enquête", moins elle est rassurée... En projetant une série de diapos, alors qu'elle est seule chez elle, elle découvre, elle qui n'eut jamais d'enfant avec son mari, que la fameuse Katya était enceinte... Quand elle osera demander à son Tom s'il aurait épousé cette ombre du passé si elle n'était pas morte, il répond "oui" sans ambages... Et là tout un pan de la vie de la pauvre Charlotte semble s'effondrer. Et si elle ne fut jamais qu'un second choix, une remplaçante par rapport à cette Katya ? Même si le gars Tom, très débonnaire, ne montre rien et fera lors de l'anniversaire un discours tout à l'honneur de sa femme, le doute, dorénavant ronge cette dernière... On se dit d'ailleurs qu'elle n'a pas forcément tort car lorsqu'elle fait l'amour avec son mari, dès qu'elle lui demande, à deux doigts de, d'ouvrir les yeux, ce dernier perd totalement "sa concentration" - pas besoin de faire un dessin. Même si le film avance à un rythme de retraité (Haigh est anglais, hein...), il permet de voir en temps réel les multiples petites fêlures qui apparaissent dans la cuirasse de la sereine Rampling : et si toute cette vie amoureuse n'avait été qu'une immense supercherie ? Une démonstration faite à la vitesse d'un déambulateur mais cela permet de prendre tout son temps pour scruter chaque personnage en se demandant ce qui se trame vraiment en son for intérieur (les doutes, les mensonges, les fausses excuses... etc). Plus malin qu'il n'y paraît au premier abord dès lors qu’on part à la chasse de chaque petit détail signifiant - et puis il y a Charlotte et son regard torve inimitable, pas rien.

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