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23 novembre 2016

Le Jour où le Cochon est tombé dans le Puits (Daijiga umule pajinnal) (1996) de Hong Sang-soo

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Dès ce premier film, on est confronté aux finauds rouages de la structure narrative des films de HSS. Quatre histoires se suivent, quatre histoires mettant en scène à chaque fois l'un des quatre personnages principaux, quatre histoires finement inter-reliées entre elles - même si on ne voit pas toujours à première vue les relations qui les unissent. Le cinéaste, pour la faire courte, raconte l'histoire d'un écrivain partagé entre deux femmes, une femme mariée qu'il aime (Bo Geyong) et une petite ouvreuse de cinéma qu'il fréquente (Min-Jae) simplement. Si la femme mariée semble ne pas franchement savoir sur quel pied dansé (elle ne revient véritablement vers son amant que lorsqu'elle se rend compte que son mari, le quatrième homme de l'histoire, la trompe), Min-Jae est profondément amoureuse de l'artiste mais voit ses espoirs vite déçus : elle finira par se rabattre sur une petite frappe prêt à tout pour être avec elle... Une situation explosive qui tendra vers la tragédie sanglante - ce qui, notons-le, n'est pas franchement commun dans l'univers du cinéaste coréen.

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Que dire de cette première mouture ? Eh bien qu'elle est bien agréable et qu'on s'y amuse à trouver des motifs qui reviendront constamment dans l'œuvre de HSS : le pétage de plomb sous alcool (c'est une petite serveuse qui en fait les frais mais notre héros tombe sur un bec), le coït court, "classique" et triste (Heureusement que Park Chan-wook nous rassure un brin sur l'esprit créatif de ses compatriotes au lit), le rêve que l'on ne voit pas venir et qu'on a méchamment du mal à capter sur le coup (Bo Geyong se voit morte - ce qui crée un certain froid dans le récit) ou encore les multiples petits personnages secondaires que l’on entr’aperçoit au cours d’un récit, pour ne pas dire les simples figurants, qui, dans le récit suivant, finissent par tenir un rôle central... Dès ce premier film, le cinéaste montre un certain attachement aux êtres pathétiques (les hommes en général...), aux mésaventures pitoyables (l'homme marié et la prostipute à deux boules... et l'examen de dépistage qui s'en suit), aux histoires d'amour qui partent méchamment en vrille (peu d'échappatoire dans ce récit où tout le monde finit dans une impasse... ou dead). Le seul petit vrai instant de joie, de bonheur complice, pourrait se situer lors du premier coït entre Bo Geyong et l'écrivain - et encore, dirais-je, pas sûr que sur le coup celle-ci soit vraiment « à fond » et conscient de ce petit instant de grâce. Même s'il y a peu de grand morceau de bravoure au niveau des dialogues, on reste constamment concentré sur ce récit tant l'on connaît la capacité de HSS, en une demi-seconde, à brouiller les pistes, à nous entraîner sur un chemin qui bifurque. Première tentative et premier essai réussi chez un cinéaste s'appuyant sur des ressorts narratifs originaux - de véritables sillons dramaturgiques qu'il creusera durant les vingt années suivantes.

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