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Shangols
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15 août 2015

SERIE : Mad Men - Saison 7 - 2014-2015

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Ultime saison des aventures de Don Draper dans le monde publicitaire gris anthracite des sixties. Don n'en finit point de chuter - plus d'amis, de gonzesses, de taff... - à l'image de ce générique éminemment symbolique. Dur de bosser dans la com', dans l'image, dans le paraître, quand son monde intérieur est aussi fêlé, fragile. Don se noie dans le whisky comme d'autres dans le rhum et l'on ne peut qu'avoir de l'empathie en ce frère humain. Son trauma initial, cette fausse identité endossée par le passé n'a de cesse de le tourmenter et notre homme, lézardé de l'intérieur, a bien du mal à ne pas perdre les pédales dans cette société de plus en plus superficielle, lisse. Il saura, of course, dans la dernière ligne droite reprendre du poil de la bête, reprendre son rang avant de se saborder une ultime fois : Don est un cheval sauvage, qui, trop bridé, se refuse à participer à cette course capitaliste qui noie l'individu - sa petite société de pub dont il fut l'un des fondateurs se voyant rachetée par un grand groupe où les intérêts purement financiers prennent le pas sur la créativité, l'expression personnelle. Le Don, incapable de faire le moindre compromis, devra respirer le parfum zénifiant du flower power pour retrouver un semblant d'équilibre : le final est malheureusement un peu lourdingue et démonstratif pour vraiment convaincre - on ne peut pas toujours avoir droit à un final en apothéose comme dans un Six Feet Under, série dépressive et jouissive (tentons l'oxymore) à laquelle il est difficile de ne point penser en comparaison (l'esprit HBO, si on veut). Joie de retrouver une dernière fois les affres de l'existence de notre Don qui shots (ou qui boit, traduction libre) mais force est de reconnaître aussi que la série a eu un peu de mal à vraiment se renouveler : elle joue sur du velours, sans jamais vraiment toucher à de vrais instants de grâce, sans vraiment surprendre - il était donc temps d'y mettre fin, les scénaristes ayant notamment de plus en plus de mal à nous parler intelligemment du monde de la pub (et de la mise en place de certaines campagnes) ou d'insérer l'histoire dans l'Histoire. Reconnaissons, pour leur défense, qu'ils n'ont jamais laissé tomber en route les personnages secondaires et que cela permet de donner une certaine cohérence, une certaine unité à la chose - les Peggy, Roger, Pete, Betty, Joan ne sont jamais sacrifiés au profit du Don et cela joue forcément dans notre affection pour la série. Mad Men is dead, de sa belle mort, sans jamais trop faire de compromis au pur entertainment mais sans vraiment réussir non plus à nous faire tomber de notre confortable fauteuil. Dark and cosy, in a way.

Commentaires
S
J'te l'avais dit, qu'c'était édifiant.
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T
... et le pourquoi du jet d'eau.
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B
Voilà les Muppersatz qu'on se farcissait jadis, à l'aube des années nonante, par chez nous : https://www.youtube.com/watch?v=edjHUwcT3WU
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K
Y cause de qui, l'autre Muppet ?
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S
Mad Mitch, va ! - J'en profite pour annoncer officiellement que le Shang a encore déménagé, sur Mayotte this time.... Si jamais vous passez par là, ohohoh
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