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28 avril 2015

SERIE : The Walking Dead saison 5 - 2014

walking-dead

Après un passage à vide (la saison 3), The Walking Dead revient bien, et trouve même à la longue une certaine cohérence. Il y a eu le Mal qui vient des attaques de zombies, il y a eu le Mal qui vient des profiteurs du chaos, il y a eu le Mal qui vient de son propre clan ; la saison 5 sera consacrée au Mal qui vient d'un trop grand amour de la sécurité, dans une sorte de critique assez punk du cauchemar climatisé américain. Les trois nouveaux principaux décors sont en effet gentiment symboliques d'une sorte d'Eden retrouvé qui va en fait sentir l'enfer : un refuge utopique ardemment recherché pendant toute la saison 4, et qui s'avère être le point de violence ultime ; un hopital géré façon main de fer, archétype d'une forme de dictature hygiénique ; et enfin une petite ville tranquille, protégée du chaos, et qui va cacher de nouveaux dangers, ceux de la communauté, de la sécurité à tout prix et de la famille modèle. Les zombies mordillent bien encore deux trois mollets histoire de, mais on le voit : la série devient de plus en plus cynique et nihiliste, et ne compte plus depuis longtemps que les morts-vivants pour décimer du protagoniste : les hommes s'en chargent très bien entre eux.

The-Walking-Dead-Season-5-trailer

Cette saison commence donc sous les meilleures et noires auspices. On est même carrément impressionné par les deux premiers épisodes, très très sanglants et tendus, comme si les créateurs voulaient nous faire oublier le ton presque angélique qu'ils ont atteint parfois. Ca égorge à la chaîne, ça bouffe de la jambe humaine, ça decime du personnage central, on est épaté par la frontalité des idées, et on se frotte les mains. Ça ne tiendra pas aussi haut tout le long, certes, mais on aura quand même droit à deux-trois pics intéressants, même si la violence se fera plus cachée, plus larvée dans la deuxième moitié de cette mouture. Rick, devenu une sorte de gardien de la paix sanguinaire et sans quartier, se voit affublé d'une monstruosité intérieure qui est tout aussi effrayante que les attaques en règles de nos amis zombies ; il devient une sorte de héros mythologique, barbare et sans contrôle, belle idée que de "polluer" ainsi le personnage principal (même si l'acteur est toujours aussi pénible et ne parvient pas à rendre toute l'ambiguité de son personnage). Sa bande est aussi bigarrée que rigolote, de l'arbalétier plus heureux quand il dépèce un lièvre à mains nues que quand on lui apporte des Bounty du jour au fiston devenu une vraie terreur beaucoup plus mûre que son père, de la guerrière déprimée qui se met en tête d'enterrer les milliers de zombies qu'elle éclate à la môme convaincue qu'ils sont toujours humains et sympathiques (belle partie "gothique anglais" avec ces deux fillettes évoluant en riant au pays des morts-vivants). La troupe avait été dispersée dans la saison 4 ; celle-ci la voit se ressouder dans la violence et créer une sorte d'entité indestructible et solidaire, un vrai clan aussi dangereux qu'efficace. Même si les facilités sont là plus souvent qu'à leur tour, même si on sent que certains épisodes font plus office de meublage que de narration, même si la mise en scène est hétérocite et crâneuse, même si les acteurs sont souvent agaçants, la série a trouvé son ton, apocalyptique et funeste, c'est bien.

the-walking-dead-season5-episode1-carol-reunited

Et puis, il y a cette surprenante ville éloignée du chaos que nos amis découvrent à mi-chemin, un hâvre de paix qui fait parfois plonger la série dans une sorte de Desperate Housewives déviant, image d'une Amérique catholique et proprette, surveillée par des vigiles armés, mettant la famille au premier rang, et qui en fait dissimule violences conjugales, enfants psychotiques, sadisme et despotisme. Rick parviendra-t-il à éloigner sa bande de l'appel des Sirènes du confort pour aller retrouver cette bonne vieille nature envahie de zombies ? On le saura en matant dans la joie la saison suivante. Pour celle-ci : satisfecit.

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