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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
20 mars 2014

SERIE : Bron/Broen saison 2 - 2013

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On retrouve avec plaisir notre flic castré mais infidèle et sa comparse autiste mais dotée d'un flair infaillible pour une nouvelle enquête haletante à la frontière entre Suède et Danemark. Cette fois, c'est un bateau qui vient heurter bêtement le fameux pont du titre ; à son bord, personne sauf une poignée de cadavres que rien ne relie à rien. C'en est assez pour que Saga Noren ("Plismalmeu" ajoute-t-elle systématiquement à son nom, et ça veut dire "Police de Malmö") et les yeux tristes de Martin Rohde se lancent dans l'enquête, qui va les mener au sein du terrorisme écologiste, des laboratoires pharmaceutiques et des parkings torves. On ne change pas une formule qui marche : du bon vieux buddy-movie avec un rebondissement toutes les 17 secondes, un savant mélange entre affaires privées et banditisme de grande envergure, un cliffhanger à la fin de chaque épisode qui vous fait vous tortiller sur votre canapé, des seconds rôles savamment dessinés, et un méchant qui ne cesse de vous échapper (mais bon sang, ils ont tous un méchant au-dessus d'eux qui dirige le tout) jusqu'à la dernière seconde de la dernière minute. Bah c'est du plaisir, et pis c'est tout, et la série est vraiment assez bien écrite pour faire oublier facilement toutes les invraisemblances et tournants un peu attendus de l'enquête.

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Dans les plus de cette saison 2, notons que la mise en scène s'y affine nettement. Plus de travellings, plus d'innovations dans la réalisation qui changent de la sempiternelle règle de la caméra à l'épaule qui bouge exprès qui fait la marque de toutes les séries depuis 15 ans, la bonne idée de placer systématiquement les dialogues intimes entre les deux héros dans des "endroits-parenthèses" immédiatement reconnaissables et donc familiers (voiture, ascenseur), tout ça donne un ton à la série. On aime voir l'évolution des personnages depuis la saison 1, Martin cherchant à percer la cuirasse de Saga au milieu de ses soucis sentimentaux ; et on aime aussi les mini-intrigues entre les jolis personnages secondaires : un flic un peu trop désireux de bien faire et qui s'emmêle les pinceaux, une femme d'affaire odieuse menacée par un cancer, une femme trompée qui se tape des chipendales, ce genre de choses.

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Dans les moins : le personnage de Saga, de plus en plus invraisemblable à mesure que les auteurs forcent le trait sur son asociabilité. A force de n'être que pro, elle finit par passer pour légèrement débile, et on l'aime de moins en moins. Peut-être que les auteurs cherchent un effet "Walter White", c'est-à-dire qu'ils tentent de rendre peu à peu antipathique l'héroïne de la série ; mais il faudrait alors qu'elle soit moins caricaturale. L'actrice lui fait prendre des poses de robot, très fière visiblement de ses trouvailles (le "a" qu'elle pousse façon moineau pour acquiescer, les yeux fixes, ce genre de connerie de comédien), mais ça ne prend pas. Dommage parce que les autres acteurs sont plutôt très bons. De toute façon, cette saison 2, peut-être, allez, légèrement en-dessous de la saison 1 (on connaît le truc, maintenant), est délicieuse comme un bon vieux polar dégusté au coin du feu. Immanquable, donc.

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