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Shangols
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15 novembre 2013

LIVRE : L'extraordinaire Voyage du Fakir qui était resté coincé dans une Armoire Ikea de Romain Puértolas - 2013

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Truculent premier roman du gars Puértolas avec ce fakir hindou trimballant sa moustache et sa bonhommie autour du bassin méditerranéen - tel un Persan en d'autres temps (on ne s'emballera pas plus que cela au niveau de la comparaison), l'auteur livre un roman flirtant malicieusement avec l'esprit picaresque sur un sujet d'actualité brûlant : l'immigration d'Africains et d'Asiatiques sur le vieux continent. Plutôt que de jouer les extrémistes catastrophistes (ceux qui parlent sans savoir d'immigration massive en fermant les yeux sur leur propre connerie massive), que d'endosser le rôle du penseur mélodramatique et misérabiliste, Puértolas tente toujours d'avancer sur la corde fine de l'humour en mettant en avant l'humanisme, la solidarité dont sont encore capables de faire preuve ses contemporains. Il est bien sûr aussi question de l'accueil forcément guère humain des policiers (...), des conditions de voyage inhumaines de ces clandestins qui n'ont plus rien à perdre, de la pauvreté terrible de ces individus, mais Puértolas a toujours un minimum de tact pour balancer une petite histoire cocasse et ne jamais enfoncer le clou... Forcément puisqu'il s'agit d'une histoire de fakir me ferez-vous ingénument remarquer - ohoh. C'est vrai et revenons d'ailleurs à notre ami fakir : si ces questions d'immigration servent d'arrière-fond à ce récit, les mésaventures de notre ami fakir constituent le véritable fil rouge de ce sympathoche roman ; notre homme a un don pour se retrouver dans les situations les plus rocambolesques et n'est jamais le dernier pour faire des rencontres qui, si elles tournent parfois au vinaigre - ne jamais chercher à entuber un chauffeur de taxi gitan - sont souvent porteuses d'espoir : une cliente d'un restaurant Ikea craquante, un clandestin soudanais attachant, une actrice française pas bégueule, notre ami fakir aura plusieurs fois la chance de croiser des frères humains dans lesquels luit encore une petite étincelle d'humanité, de compassion, d'empathie. Dans un climat un brin nauséabond en terre gauloise, un roman anti-crise et souvent drôle qui mérite de trouver son public. CQFAKIR.    

Commentaires
W
Long Summer vacances in l'Hémisphère Sud, comme dirait, euh, par ex, Mister Iceberg qui a une épaule Nord...?
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S
Ohoh, nous voilà donc sur les mêmes ondes - reste à voir si nos avis divergeront... Il est temps de se recoordonner : back To France, comme dirait Mike Oldield, in one month... pfiouu
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G
Je suis dans le même, eheh... Suspense...
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S
C'est surtout la vision des Français sur les "étrangers" que je trouve actuellement rance... C'est un ptit bouquin certes plus facile à lire qu'un meuble Ikéa à construire mais qui ne mérite pas tant de foudres goliennes... Bon, sinon prépare-toi à une autre sortie, je suis dans le dernier Goncourt - difficile de dire pour le moment si le livre date de 2013 ou de 1913... Ou disons 1923 puisqu'il est question de la 1ère G.M.
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G
Je ne peux que pointer ici une des rares dissensions qui peuvent advenir au sein de Shangols : j'ai trouvé ce roman consternant. Facile, écrit avec le pied, légèrement rance sous les aisselles dans sa vision des étrangers, clicheteux, pas drôle, jetable. Il fallait que je le dise. Mon gars, désolé pour cette sortie, mais autant je te tire ma révérence sur certains de tes goûts littéraires, autant, là...
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