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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
22 décembre 2013

Blancanieves (2013) de Pablo Berger

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Un film espagnol, en noir et blanc, muet, qui reprend la trame de Blanche-Neige sur fond de corrida et de castagnettes ?! On se dit, tiens, il doit bien y avoir là-dedans de quoi trouver son bonheur, voire, pourquoi pas, la première petite perle de 2013… On est prêt à savourer notre petit plaisir. Un départ pour le moins violent et sanglant avec ce torero blessé par son taureau (il devient paraplégique) et cette femme, la sienne, qui meurt en couche… La suite est tout de même un peu plus légère et charmante avec cette petite fille aux yeux de poupée élevée par sa grand-mère. Seulement patatras, la grand-mother meurt en dansant d’une attaque d’apoplexie… La petite fille est alors conduite dans l’immense demeure gérée par sa mégère de belle-mère (une cruelle infirmière qui a sauté sur l’opportunité d’épouser son père richissime alors que celui-ci était encore dans le gaz et sous le choc de la perte de sa femme…). La belle-mère après s’être occupée définitivement du père, cherchera à régler le sort de cette jeune fille en fleur… Celle-ci frôlera la mort (…) avant de connaître une seconde vie auprès de six nains (oui six, ne me regardez pas comme ça) auxquels elle montrera ses talents (innés) de matadorette... Le reste est une question de pomme et de fatalité...

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Alors c’est vrai qu’on aimerait bien aimer cette petite chose désuète et charmante. On voudrait se noyer dans les yeux de la gamine toute mimi quand elle joue avec son coq (que sa cruelle belle-mère mettra à mort et donnera à manger à la gamine effarée… La  salope… La chtite ne pourra se retenir de vomir à la vue de son fidèle compagnon cuisiné (c’est un peu comme moi avec les épinards ; est-ce que j’ai eu plus jeune des épinards comme animal domestique ? Cela me paraît peu crédible)) puis dans les yeux de cette jeune fille belle comme le jour et féline comme…  euh…  et féline. Malheureusement, avec toute la bonne volonté du monde et l’ouverture d’esprit qui me caractérisent (j’entends des raclements de gorge gênés), j’ai bien eu du mal à vraiment tomber sous le charme de cette historiette.

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D’où vient le blème ? De cette musique constante et bateau qui se fait un devoir de surligner chaque émotion ? De cette actrice (la belle-mère) qui à force de faire des grimaces ressemble plus à une mauvaise actrice de porno qu’à une actrice du muet... ou encore de cette autre (la jeune fille) qui joue constamment la bouche ouverte pour avoir l’air naïf (?) ? De ces six nains (à l’exception de l’un d’eux, plus beau gosse et plus grand - disons de la taille de Bastien, ce qui reste relatif - qui tombe amoureux de la jeune fille blancheneigisée) maquillés à la truelle et habillés en tenue de carnaval… Oh oh oh, le nain est rigolo… A quand un comité de défense pour les nains ?… Non, les nains ne sont pas des jouets que l’on peut ridiculiser à l'envi...) De ces effets de style « genre », très lourdauds (un méchant faustisé pris en ultra contre-plongée, ce plan affreux avec des mouchoirs qui encadrent l’arène (trop c’est trop), de cet insert sur la pomme que donne la méchante à Blanche-Neige (tu connais le coup de la pomme ? Putain, tu m’étonnes, je connais mes classiques quand même) pour bien nous faire comprendre qu’elle est empoisonnée - alors tu vois, la méchante a pris une seringue, a mis du produit dans la pomme et maintenant celle-ci est mortelle ce qui est subtilement symbolisé par cette tête de mort sur la pomme…) ? De ce côté un peu niaiseux et stéréotypé de l’ensemble (la petite fille qui court autour du paraplégique, attends… j’avais écrit le même genre de cliché en quatrième dans ma rédac sur les relations jeunes/vieux : j’avais dû avoir 4 et c’était pas volé, m'est avis…) ?

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J’étais pourtant prêt, disais-je, à succomber (bel état d’esprit avant la vision de ce film que j’ai réussi à dénicher miraculeusement (…)) au sourire de cette chtite et de cette jeune fille avec la bouche en cœur, franchement j’ai tout fait pour me faire tout chamallow pour fondre devant ce « conte modernisé dans son écrin des premiers temps du cinoche »… mais non, enfin guère. On ne passe pas un moment désagréable, non, c’est juste qu’au bout d’un moment on a plus tendance à voir les « petits » défauts de la chose qu’à s’émerveiller devant les quelques belles réussites visuelles (ce linge blanc qui devient noir en étant trempé dans une bassine alors que la chtite vient de perdre sa mère, le très beau plan final, les plans larges sur cette foule qui se rend à l’arène, quelques beaux mouvements de corrida même si je ne suis pas fan du truc…). Bref, un peu déçu par cette ambitieuse tentative qui tombe un peu dans la facilité et où, à mes yeux, la « magie cinématographique » a du mal, dans l'ensemble, à vraiment opérer.   (Shang - 01/02/13)

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Tout aussi peu passionné que mon camarade, avec lequel je partage la plupart des impressions sur ce film (sauf sur les épinards, mais on va pas rentrer dans les détails intimes). C'est joli techniquement, on se dit que l'équipe a bien dû se prendre la tête pour obtenir un aussi beau noir et blanc et des cadres aussi vintage ; mais pendant ce temps l'équipe d'auteurs était certainement en vacances, puisque le film est aussi vide qu'une arène vide. C'est toujours le problème de ces films hyper marqués stylistiquement : ils oublient de raconter des trucs. Admettons donc qu'il s'agit simplement là d'un hommage au cinéma d'antan, il faudra s'en contenter, même si pour rendre hommage au cinéma d'antan j'ai un peu tendance à préferer les films d'antan. Dans un goût assez douteux, Berger tente donc de recréer les films de divertissement des premiers temps du cinéma, mélodrame en tête, bon. Je serai moins sévère que mon compère sur la facilité des effets pour sur-expliquer les choses (le coup de la pomme avec la tête de mort) : ça fait partie du jeu, et si on revoit le Faust de Murnau par exemple, on voit des lourdeurs tout aussi maladroites. Berger est du coup assez habile techniquement pour rendre expressifs ses plans (toutes les scènes de corrida sont très bien montées, et il y a une sorte d'humour dans le simplisme de la symbolique qui fait mouche). C'est la seule chose qui fait qu'on ne coupe pas le fiilm à mi-chemin : il est très bien fait, à partir du moment où on accepte ce goût douteux (c'est espagnol, hein, c'est donc assez rococo).

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Mais comme le Shang, je me suis retrouvé un peu sur ma faim en constatant combien ce bazar clinquant est creux et vain. Même du côté du conte vénéneux pour enfants, ça ne va pas assez loin (la fin est pourtant pas mal), ce n'est pas assez terrifiant : pour une scène cauchemardesque de dégustation de poulet, il faut se fader le jeu outré de cette sorcière d'opérette qui ne fait vraiment pas peur, qui annule à peu près toute trace de soufre dans cette histoire. Berger la charge à mort (allant jusqu'au sado-masochisme (c'est mal) dans ses rapports avec les hommes), mais ne réussit qu'à fabriquer un pantin jamais inquiétant. On aimerait trouver quelques traces de Victor Erice dans ce portrait d'une enfance au milieu des fantômes (le père est raté, pas assez ambigu ; les nains ne sont pas envisagés dans leur difformité ; même les taureaux paraissent gentils), mais tout ça reste dans le domaine du film jeune public. Le but recherché est complètement raté, donc. C'est beau comme une pub.   (Gols - 22/12/13)

Commentaires
J
"...ce goût douteux (c'est espagnol, hein, c'est donc assez rococo)", écrivez-vous.<br /> <br /> Décidément, après ce pauvre cinéma australien (kangourou, ha ha ha) on pratique finalement beaucoup la généralisation ethniciste chez Shangols !..<br /> <br /> <br /> <br /> Le film de Berger est juste un hommage au cinéma muet, une sorte de "The Artist" ibère, rien de plus mais soigné et très agréable à voir, à prendre comme tel.
Répondre
S
Hello Bondahunter, <br /> <br /> <br /> <br /> Oui le principe de Shangols que l'on répète de temps en temps c'est de faire une chronique sur tous les films que l'on voit (et les livres que l'on lit), l'ami Gols et moi-même. Comme on n'est pas non plus maso (quoique), on choisit généralement les oeuvres dans lesquelles on espère trouver un certain intérêt... maintenant c'est vrai que, parmi les films récents notamment, on taille parfois quelques costumes - mais cela nous amuse po (wourf...) et j'espère qu'il n'y en a pas tant que ça...<br /> <br /> <br /> <br /> Pour revenir aux trois films que vous avez cités, je pensais que la Femme des Sables avait déjà été chroniquée mais en fait j'ai dû le voir très peu de temps avant le début de ce blog (il y a plus de 7 ans maintenant) ; j'avais adoré le bouquin de Kôbô Abe - que je recommande au passage - et j'avais trouvé que Teshigahara s'en était extraordinairement bien sorti au niveau de l'adaptation (c'est d'ailleurs ce qui m'avait donné envie de découvrir par la suite plusieurs oeuvres de ce grand réalisateur nippon). <br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas vu en revanche Tampopo mais ce n'est pas la première fois que j'en entends parler - promis, je le mets sur ma table de chevet... virtuelle.<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin avec Bouge pas Meurs Ressuscite de Kanevski vous allez faire un grand plaisir à l'ami Gols qui avait été ultra emballé par ce film à sa sortie. J'ai failli il y a peu le revoir car j'en garde un souvenir assez flou (c'était en 89 ce me semble... gasp, ça nous rajeunit guère)<br /> <br /> <br /> <br /> Merci de votre passage en espérant aussi vous faire découvrir quelques petits trésors cachés.
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B
Bonjour cela fait quelques critiques que je vois chez vous qui me font penser que vous etes quand meme vachement difficiles ( black swan , moonrise kingdom , le present blancanieves , les deux premiers amenabar ...et il y en a pas mal comme ça ) alors que la plupart de ces films sont des references a l'heure actuelle<br /> <br /> Mais les gouts et les couleurs ...alors qu'on se rejoint tres souvent sur des chef d'oeuvres comme quand passent les cigognes , la dolce vita , assurance sur la mort ,<br /> <br /> fenetre sur cour , cria cuervos , nuages flottants , l'affaire ciceron , requiem pour un massacre , paris texas , les felins etc.<br /> <br /> Je pense que le cinema peinera de plus en plus à nous offrir des chef d'oeuvres de la trempe de ceux que l'on voyait avant et ce pour plusieurs raisons ( originalité des scenarios , abondance de films cleenex genre tu l'as vu et basta , 3d et fx a profusion ...) car la quantité prime sur la qualité bien souvent aujourd'hui<br /> <br /> Mais a la base mon message etait censé vous diriger vers 3 films par exemple que vous devriez faire decouvrir au plus grand nombre vu que votre site est tres consulté par les amateurs de perles tres souvent inconnues .<br /> <br /> Je veux parler de la femme des sables de teshigahara , de tampopo de juzo itami et de bouge pas meurs ressuscite de vitali kanevski parmi d'autres <br /> <br /> Voila j'espere que vous y jetterez un coup d'oeil a l'occasion car je vois d'innombrables critiques de films sans interet et beaucoup de merveilles qui passent inaperçu malgré la grande richesse de votre catalogue<br /> <br /> Merci
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