La Femme de nulle Part (1922) de Louis Delluc
Une rude journée s'annonce pour Gine Avril, pouvant faire passer une mission de Jack Bauer pour un pique-nique. Elle languit dans sa vaste demeure ; mais attention va y avoir du mouv : son mari doit se rendre à Gênes pour un rendez-vous d'affaire, son amant doit venir ensuite lui rendre une petite visite et l'emmener loin loin loin et cerise sur le gâteau, une femme de nulle part (Eve Francis), celle du titre, va débarquer... Celle-ci est une lointaine parente qui a habité jadis en ces lieux, lieux qu'elle a quittés pour suivre un jeune homme. Cette inconnue ne va pas tarder à voir claire comme de l'eau de roche dans le petit jeu de son hôte et va se faire un devoir de la mettre en garde. Ne fais po n'importe quoi, ma fille, d'autant que toi, tu as une fille. L'autre est toute blackboulée, voit son amant, tergiverse, et celui-ci de lui donner un rendez-vous pour le lendemain... La nuit portera conseil... A la femme de nulle part.
Elle n'a eu de cesse de se remémorer des images du passé, quand elle voyait son amant, et va finalement essayer de convaincre son hôte qu'elle doit laisser parler ses pulsions. Ah ben oui, en chaque amour, il y a ses joies et ses peines, mais nom de Dieu, qu'est-ce qui nous reste d'autre !!!! Pars, pars, pars et vis ta vie ! Gine ne sait plus sur quel pied dansé. Faudrait sûrement un ptit coup du destin pour que son cœur balance... Eve Francis, maquillée à la truelle, en fait des tonnes, toute nostalgique en repensant à ses tourments amoureux. Gine n'ose se découvrir d'un fil passant des bras vigoureux de son jeune amant qui l'étreint à ceux de l'Eve qui tente de la convaincre de se faire la malle. Delluc n'a guère besoin de carton pour nous rendre son histoire explicite - même les nombreux petit flash-back sont évidents - et dynamise à fond son histoire grâce à un montage particulièrement efficace. Une belle petite rareté animée par la passion amoureuse (mais triomphera-t-elle, hum hum ?) qui fleure bon les années vingt.