From the Manger to the Cross or Jesus of Nazareth (1912) de Sidney Olcott

C'est à l'ami Bast*en (à la suite de la diffusion d'un doc, Première Passion, de Philippe Baron qui revient sur ce film et que je devrais mater dans la foulée), pêcheur cinématographique entre tous les hommes, que je dois la résurrection de ce film, premier long-métrage sur la vie du Christ - c'est po rien. On assiste, disons-le franchement, à une sorte de best-of de la vie du Sauveur : il s'agit en fait de courtes vignettes (en caméra fixe et en plan large, Olcott n'est pas un dingue du montage, c'est clair) qui va de la naissance du gars dans sa mangeoire à sa désormais célèbre (...) crucifixion en passant par son adolescence (physique ingrat, genre membre des Hanson : il a l'air bavard comme tout et forcément tête à claque) et par la multitude de miracles que le gars enquille comme d'autres des perles sur un fil.

Olcott enchaîne les cartons avec des phrases tirées des Évangiles et l'ensemble apparaît souvent relativement décousu (et tombe un peu des yeux...). Le film vaut tout de même le détour non seulement parce qu'il est tourné en partie sur les lieux mêmes de l'histoire et possède un sens évident du réalisme (ces collines arides où nichent de petits villages) mais également par la simplicité (Marie et Joseph dans la crèche sous le regard roublard d'un âne, Jésus marchant l'air de rien sur l'eau...) ou la force visuelle de certaines vignettes (Lazare tout content de se retrouver à l'air libre ou encore toute la fin : un Christ humilié (il reçoit plein de trucs dans la tronche par une foule en délire), violenté (notre homme est sérieusement fouetté en slip kangourou, la honte), crucifié (belle sobriété de la mise en scène) mais... euh... libéré (mouais, passons)). Voyons donc ce que le gars Baron en a tiré.