Vie (Kiank) d'Artavazd Pelechian - 1993
Le dernier film (à ce jour) du bon Artavazd n'est certes pas le meilleur, et de loin. Je dirais même qu'il est à la limite du ringard, mais je dois avouer que l'imagerie de l'accouchement ne fait pas partie des choses qui me touchent particulièrement (souvenir des films scientifiques vus au collège, peut-être). Or ce court n'est constitué que de ça : on y voit des profils de visages de femmes en plein "travail", traits tendus, souffrants ou au contraire d'une belle sérénité, sur une jolie musique toute en noblesse. Avec comme petit sous-texte : "regardez comme c'est beau de donner la vie". Oui, oui, c'est beau, mais on doit aussi reconnaître que cette iconographie devient très clicheteuse, et que Pelechian flirte un peu ici avec le consensus mou. D'autant qu'il en rajoute une louche dans le dernier plan : une femme et son enfant sur fond flou, présentés comme une icône religieuse, la ville d'Epinal vient de racheter les droits. Bon, je ne serai pas trop dur avec Pelechian, qui est à l'origine de mes plus grosses émotions récentes, et je me contenterai de dire que cet ultime opus est tout à fait dispensable pour apprécier le bougre.