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Shangols
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17 juin 2010

SERIE : Lost - Saison 6 - 2010

lost_season_6Ah les enfoirés, se seront quand même bien foutu de notre gueule sur six saisons et cent vingt-et-un épisodes, les créateurs de Lost, à nous faire croire que ces trois mille parties de pique-nique sur une île allaient déboucher sur quelque chose. Fallait être certes un peu sot pour croire que le film nous donnerait une clé sur le sens de la vie ("Petit Shang, film tu verras" aurait pu me lancer une John Locke droit dans les yeux) mais ils nous ont quand même bien menés en bateau pour accoucher d'une morale aussi couillonne du genre : "avant tu étais solitaire et perdu, maintenant deux te voilà", sans parler d'une séquence finale qu'on croirait presque sponsorisée par la scientologie ou un truc tout aussi déviant et cul béni. Dès le départ de la saison 6, avec le fameux avion de l'Oceanic 815 qui finalement arrive à bon port, on sent venir gros comme une maison le coup fourré - dans le genre, ouais ben nan en fait, le vol s'est bien passé, on a juste déconné depuis cinq saisons. On avait eu droit aux fameux flashs-back sur la vie de nos héros, puis aux flashs-forward, nous voilà maintenant dans... le flash tout court : ils atterrissent paisibles, tout va bien, et pendant ce temps-là leurs "avatars" continuent de faire les zouaves (ceux qui vont chercher du bois, ceux qui bouffent des pousses de bambou) sur cette île qui tend de plus en plus à devenir un immense chantier genre expo 2010 à Shanghai - l'île déserte de base avec plus d'habitants au mètre carré qu'à Singapour. Les créateurs ont depuis longtemps compris que, plutôt que de nous faire suivre uniquement un groupe à qui il n'arrive pas grand-chose, autant diviser tout le monde, - par exemple en trois groupes : il ne se passe rien de plus mais trois fois rien cela a plus de poids que rien du tout - vous me suivez ? Donc on passe son temps à se dire au revoir, et on met des plombes avant de retomber sur un pote qu'on avait lâché trois épisodes avant : "ah ben putain, tu étais dans le coin !" "Ben ouais, c'est une île déserte dont on ne peut presque pas s'échapper depuis  5 saisons, en faisant abstraction, du bateau, du sous marin et de l'avion qui se trouvent à portée de main (!)". Le grand moment reste la réunion des deux Corées, pardon des deux Coréens qui ont passé leur temps séparés... Everybody is here for a reason, répète tant et plus un Jack au seuil de la dépression. Si chaque perso principal ressemble de plus en plus à un candidat d'une émission genre Koh Lanta (c'est au coin du feu qu'on se réunit pour désigner le vainqueur), persuadé qu'il porte en lui une mission, il y en a beaucoup qui déchanteront : ah ben en fait on aurait très bien pu se passer d'eux vu qu'ils n'ont rien de particulier à faire. Sans évoquer le côté abracadabrant de l'ensemble, notons dans cette saison quelques grands moments de résistance physique qui feraient passaient Jack Bauer pour de la guimauve : Kate, une balle dans le coeur, piégée dans un sous-marin dans lequel une bombe vient d'exploser, refait surface fraîche comme une rose ; Jack, le bide ouvert à la serpe, de l'appendicite au foie, soulève une pierre qui filerait à Chabal une hernie ; Locke meurt 45 fois (there's a reason, ouais) mais garde ce petit air chafouin au fond du regard... De la fumée noire (ouais, y'avait un truc bizarre, je me disais aussi) à la fumisterie, il n'y a qu'un pas et faut reconnaître que cette série est parvenue à surfer sur presque rien sur six saisons avec un aplomb assez dingue. La pub la plus longue pour promouvoir le métier de docteur ? Ce sera mon dernier mot... Get lost.      

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