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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
6 juin 2010

SERIE : 24 heures chrono saison 8

Jack_Cries

J'ai calculé : 8 saisons de 24, ça fait à peu près 140 heures. Eh ben, je vous le dis, ça fait quand même quelque chose, après 140 heures, 9 ans de fidélité, d'assister à la dernière minute du dernier épisode de la série. Peu importe que cette 8ème saison soit assez poussive, qu'on ne retrouve pratiquement jamais le souffle des débuts, qu'on sente bien trop les ficelles pour vraiment se passionner pour les nouvelles tribulations de Jack Bauer. Peu importe : 24, c'est une part de moi, et le tout pourrait bien se terminer sur Kiefer Sutherland montrant son pénis en dansant la carmagnole que je n'en manquerais pas moins de me prosterner au pied de cette série qui m'a tenu en haleine tout ce temps.

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Comme souvent dans les dernières années, la 8ème saison peine à tenir la route sur tous les épisodes. Les premiers sont vraiment bien, les derniers aussi ; entre, il y a des tunnels, des personnages inutiles, des épisodes entiers qui n'apportent rien, une évidente perpléxité des scénaristes qui se prennent à leurs propres pièges. Cette fois, tout tourne autour d'un accord de paix qui doit être signé entre les States, la Russie et l'Irak (on le voit, la série colle toujours à l'actualité). Il y a du complot dans l'air, que Jack, maintenant grand-père (!) va tenter de déjouer. D'autant que la série mèle toujours habilement les grands enjeux politiques et les drames d'alcôve, ce qui donne l'occasion de revoir de bons vieux personnages attachants (j'épouse Renée Walker quand elle veut, si elle garde sa combi en latex), et d'en découvrir de nouveaux bien sympas (Michael Madsen tout tordu ; ce gars qui joue Cole Ortiz, vraiment touchant ; et surtout le nouveau chef de la CTU, un jeu à la Stanislawski sidérant, qui se déplace avec une grâce confondante, ce type est un danseur). Ca trahit dans tous les coins, ça complote sa mère, ça s'entretue allègrement, et, fin oblige, on a droit à une sorte de compil du personnage de Bauer : torture extrême, dilemmes moraux intordables, grognements d'ours, répliques qui fusent, le bougre offre ici un achèvement de son personnage, une sorte de point de non-retour de toutes les saisons. Sutherland est excellent, c'est ce qui fait 90% de la qualité de la série, tout comme ses partenaires de jeu, toujours crédibles, toujours glamours, toujours subtils. On s'en tape un peu de voir les scénaristes ramer comme des fous pour tenter de recoller les morceaux d'une trame qui part en vrille : l'important, c'est que Jack ait toujours quelques instants fulgurants d'intensité, quelques face-à-face tendus avec les vilains, quelques choix cruciaux à faire en trois secondes.

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Cette saison s'arrête curieusement complètement au bout d'une quinzaine d'épisodes, avant de reprendre sur une trame "ajoutée" juste après. Manque de souffle, manque d'imagination, on ne sait pas trop. Il n'empêche que les derniers épisodes, qui confinent à l'abstraction par leur absence totale de vraissemblance, touchent au grandiose : on y voit Jack réduit à une sorte de monstre relié à plus rien du tout, le dieu vengeur sans morale et sans loi qu'il a toujours rêvé d'être. La violence des scènes est effarante, l'abandon de tout repère moral de la part des scénaristes itou. En surhomme, notre héros est tout aussi grand qu'en petit mec dépassé, il atteint la légende, il peut se retirer en paix. Cette saison est assez faible, contient trop de trous et de lourdeurs pour être vraiment le point final grandiose qu'on attendait ; mais malgré tout, on quitte cette série mythique avec l'envie de recommencer au premier épisode de la première saison. Je sacre 24 plus grande série du monde.  (Gols - 26/05/10)


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Jack is back et boucle la boucle, c'est clair qu'on avait fini par s'attacher au bonhomme, type intransigeant quoiqu'un poil brutal. Un accord de paix doit donc être signé entre les Etats-Unis, la Russie et le curieux Kamistan (genre de mixte entre le Pakistan, l'Iran, l'Irak et un kangourou), et Jack doit veiller au grain pour que rien ne fasse capoter cette entente historique. Ce qu'il y a toujours de touchant chez Jack, c'est cette retraite constamment reportée à laquelle on ne croit pas une minute : bon ok, je vous file un coup de main, mais putain après, fini, terminé, on m'oublie. Jack, Jack ! Trop tard, là je me barre ! Jack, un gars du CTU est coincé dans les toilettes ! Bon, ok, je reviens, pasque je suis le spécialiste, mais c'est la dernière fois... Une première partie donc avec son lot d'engins atomiques à trouver et à désamorcer et de prises d'otages ; comme les méchants ont la tronche d'Hervé Vilard et de Ramzi, on ne croit pas une seconde à leur capacité à réussir. Jack est toujours ultra au taquet mais bizarrement, il arrive toujours trop tard - sale timing sur cette saison - faisant étrangement penser à une équipe de France pleine de bonne volonté, mais incapable d'en planter un. Jack met les bouchées doubles dans la seconde partie, et se montre aussi prompt à voler un fourgon qui transporte des bananes qu'à ouvrir, avec une chignole rouillée, le ventre de son pire ennemi, ne lui laissant même pas le plaisir de digérer son dernier repas. On pense même que Jack passe définitivement du côté sombre de la Force lorsqu'il se pare lors d'un épisode délirant d'un masque chourré à Dark Vador...

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De son côté, l'ancien président Logan, véritable Gollum de l'histoire, le visage constamment tordu de rictus comme pour traduire la pourriture de son esprit, passe son temps à changer de cravates comme si, inconsciemment, il devinait qu'il finirait par se mettre lui-même la corde autour du cou. Jack nous livre un final étourdissant digne de The Killer, et l'on reste comme deux ronds de flan devant les dernières images de ce Frankenstein de l'action (il a perdu encore quelques organes (son foie semble autant le faire souffrir que le mien après un méchant abus alcoolisé) et plusieurs litres de sang au passage), rapiécé de partout et monstrueux dans sa capacité à toujours repartir de l'avant. Il faudrait plusieurs centaine d'années chez un psy et dans une chambre d'hôpital pour qu'un type normal dans la même situation reprenne ses esprits (moralement et physiquement) : tu files à Jack trois minutes de pause pub et hop, pas même un Mars, et il repart. Incroyable. Si Renée Walker incarne le double au féminin de notre héros (jusqu'au-boutiste, toute brisée de l'intérieur mais restant vaillamment sur le pont), Chloe O'Brian trouve dans cette ultime saison l'aboutissement de sa carrière, plus tête de lard que jamais avec sa moue inoubliable. On quitte nos lascars exsangue, tout déçu de ne plus avoir à croiser leur route chaque année pendant une journée de folaille; mais toute la grandeur de Jack est de savoir disparaître au sommet de sa gloire : le héros n'est pas celui qui se précipite dans une belle mort, c'est celui qui se compose une belle vie... Puisque c'est Giono qui le dit, on ne peut qu'acquiescer... So long, Jack. (Shang 06/06/10)    

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