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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
31 mai 2010

SERIE : Breaking Bad - saison 1 - 2008

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Comment un type bien sous tout rapport - prof de chimie, marié, la cinquantaine bedonnante, paisible - pète complètement les plombs lorsqu'il apprend qu'il est atteint d'un cancer aux poumons incurable ? Ben cela donne Breaking Bad : la série repose sur les épaules d'un personnage parfait d'anti-héros qui tombe radicalement, du jour au lendemain, dans le politiquement incorrect : profiter de son savoir scientifique pour faire la meilleure came du coin et empocher au passage un maximum de pognon - palliant au passage, entre autres, un système d'assurance-santé légèrement déficient aux Etats-Unis... C'est un peu facile, certes, et po vraiment moral, mais justement, ce petit côté caustique - ce beau rêve américain ou l'art de l'autodestruction grâce au Dieu fric... - donne tout son sel à cette série capable de partir rapidement en quenouille. Quelques séquences qui tiennent diaboliquement la route - dans l'excès sanguinolent (des dangers domestiques de faire disparaître un corps dans une baignoire avec de l'acide) ou dans les longues discussions (le face à face entre notre prof de chimie Walter White et cette petite frappe dans le sous-sol, ou encore la réunion familiale pour persuader notre héros d'entreprendre sa chimio) - et un personnage résolument attachant, montant en puissance "psychologiquement" à mesure que son corps, lui, se dégrade, qui, la cinquantaine venue, décide enfin de prendre son destin en main, quitte à faire franchement n'importe quoi. Face à notre homme qui déconne, son beau frère, chef de la section anti-drogue locale et incarnant "les bonnes vieilles valeurs de base", n'est po vraiment le type qu'on aimerait avoir dans la famille - à moins d'être fan de débats houleux... Une confrontation qui promet d'être "explosive" - au moins autant que le face à face (dans cette saison) entre notre prof et le big boss de la drogue - et après une première saison relativement courte (sept épisodes), on est prêt à se lancer en toute confiance dans la seconde, suivant ainsi les conseils avertis du Bastien qui en pense le plus grand bien. Wait and see...   (Shang - 10/02/10)

 


 

Devant l'enthousiasme de mes camarades Shang et Bastien, j'ai bien voulu tenter un palliatif à la fin de 24 en me mâtant cette série que mon camarade a bien vendue. Eh bien, oui, c'est franchement pas mal, même si je mettrai le bémol habituel des séries américaines : le jeu, très inégal comme il se doit. Si pas mal de personnages secondaires sont vraiment finement campés (le beauf, très con mais parfois étrangement touchant, le fils vaguement handicapé, et cette galerie de bourgeoises jacassantes parfaitement insupportables), le principal est malheureusement trop souvent en roue libre, et n'est pas bon partout. Bien en pater malade et dépassé par sa femme, il est moins crédible en gars qui décide de redresser la tête, et ne sait pas toujours gérer l'humour des situations.

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Ce bémol émis, donc, il est vrai que cette première saison est très plaisante, surtout quand elle décide d'aller au bout de sa logique : le père de famille qui se fait meurtrier, voire boucher (la scène gore est en effet superbe), ou qui devient presque contre sa nature le caïd qu'il a toujours rêvé d'être, donne lieu à quelques séquences hilarantes. Les scènes familiales sont presque encore plus ravageuses que les scènes "d'action", grâce à ce portrait très acide des rapports de couple : les attitudes de la femme de Mr White pour l'aider face à son cancer sont terribles, toujours à la mauvaise place, toujours nazes. On finit par être en totale empathie avec ce brave gars pourtant si immoral, tant sa famille est un monstre de compréhension compassée. La mise en scène est souvent inventive, ce qui est nouveau dans ce type de production : les "emballements" de la trame sont mis en scène avec pas mal d'audace, quand il s'agit de montrer le temps qui passe et l'ascension du héros dans le milieu. Il y a pas mal de creux là-dedans, peut-être parce que la trame n'est pas assez riche pour vraiment remplir 7 épisodes, mais il y a aussi quelques sommets dûs aux dialogues impeccables et à une belle imagination quand il s'agit de créer des situations impossibles (des gusses qui fabriquent des amphètes dans une maison pleine de visiteurs). J'ai hâte de découvrir la suite, et de voir comment les gusses vont gérer la nécessaire évolution des personnages.   (Gols - 31/05/10)

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