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15 décembre 2008

Tonnerres lointains (Ashani Sanket) (1973) de Satyajit Ray

tonnerres_lointainsSatyajit Ray nous présente avec tact et horreur la famine de 1943 qui causa 5 millions de morts au Bengale. Pas forcément le sujet le plus olé-olé, j'en conviens. Un jeune couple s'installe dans un village; si la femme prend plaisir à goûter enfin à de longs bains dans la rivière, son mari est plein de projets : docteur, il veut également s'occuper de l'école ainsi que des célébrations religieuses. Tout pourrait aller pour le mieux. Mais des avions sillonnent le ciel, seule preuve de cette guerre inconnue qui gronde au loin, et la famine ne va pas tarder à toucher toute la population. L'optimisme forcené du mari ne tarde pas à virer à l'effroi devant l'épuisement des réserves de riz, se rendant ainsi compte que sa caste privilégiée vit au crochet du travail des paysans. Sa femme n'hésite point à aller travailler avec "les petites gens" pour gagner sa ration de riz, ne tombant point aussi bas de son amie qui vend son corps au "monstre du village" (recevoir un pétard indien dans la tronche, ça peut faire des dégâts) contre quelques kilos de riz. Notre héroïne connaîtra malgré tout la peur de sa vie lors d'une séquence d'une grande violence lorsqu'elle sera victime d'un maraudeur qui l'attaque brutalement. Son mari, qui sombre physiquement à vue d'oeil, n'hésitera cependant point quand il s'agira d'enterrer une femme d'une caste inférieure ou de recevoir l'armée d'indigents qui s'annonce au loin. Un drame terrible vu par les yeux de ce couple dont le comportement est toujours empreint d'un évident humanisme pour son prochain... Ray nous fait ressentir la pression qui augmente par les soudaines montées de violence causée par la faim - le pillage des sacs de riz du chef du village qui sera également victime d'un brutal assaut sur sa personne. Le désespoir pousse chacun dans ses derniers retranchements et Ray, tout comme le jeune couple, ne peut que constater les dégâtladys de cette population laissée à son sort. Moins fascinante peut-être que certaines autres oeuvres de Ray (c'est un avis tout personnel), on reste néanmoins accroché à ce malheur en marche, à l'image de ces terrifiantes dernières images, sorties tout droit d'un film de Romero...   

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