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26 septembre 2008

Parlez-moi de la Pluie d'Agnès Jaoui - 2008

18966985_w434_h_q80Voilà un film inoffensif comme tout, qui ne vous fera aucun mal, que vous soyez de droite ou de gauche, maghrébin ou français pure souche, homme ou femme. Jaoui n'a certes jamais fait de chefs-d'oeuvre, mais au moins un film comme Le Goût des Autres avait la mince qualité d'attaquer gentiment la connerie humaine, était une minuscule chose un peu amère. Tout le monde y était un peu con, malgré l'humanité. Parlez-moi de la Pluie, c'est un peu l'inverse : tout le monde y est gentil comme tout, malgré les défauts. Ca ne raconte rien d'autre que ça : tout le monde est maladroit (Bacri), looser dans l'âme (Debbouze), confit dans ses convictions (Jaoui) ou condescendant (le beau-frère), mais finalement tout se termine dans un rayon de soleil à la pub Ricoré, sourire aux lèvres et lutte des classes explosée.

18966984_w434_h_q80Le cynisme gentillet qu'on trouvait jusque là dans les scénarios du couple est ici remplacé par un consensus mou, un optimisme béat et légèrement débile (l'apparition d'un troupeau de moutons dans l'histoire est dans ce sens bien vue). On s'ennuie franc à assister à ces situations convenues, sortes d'archétypes qui n'ont rien d'autre à dire que ce que tout le monde dit : si Jaoui est légèrement hautaine, c'est qu'elle est seule ; si Bacri affirme avec ostentation sa compétence professionnelle, c'est qu'il est en fait un ringard dépassé ; le reste à l'avenant. Ca n'attaque jamais frontalement, c'est innocent comme l'agneau qui vient de naître. Et puis, mais ça c'est pas nouveu chez Jaoui, la mise en scène st une horreur pure et simple : quand elle n'est pas tout simplement inexistante, elle est infâme, comme lors de ces coupes à la hâche au rythme incompréhensible, comme dans ces sinistres plans larges de cartes postales privés totalement d'inspiration. La direction d'acteurs est dans la même veine : si Bacri est sympathoche dans son éternel rôle de rêveur 18957042_w434_h_q80bougon, les autres assument moins l'aspect "roue libre" : Djamel encombré dans son corps et mal à l'aise dans son contre-emploi, Jaoui toute en surface, Arbillot en sur-jeu, sans parler des petits rôles hyper-caricaturaux (les deux paysans sortis tout droit des Bronzés font du ski). Jaoui ne voit visiblement pas l'intérêt de diriger tout ce petit monde, et c'est bien dommage. La campagne avignonnaise est certes jolie, c'est toujours ça de pris. Dernier avertissement : n'y allez pas pour écouter du Brassens, comme semble l'annoncer le titre : à défaut de "L'Orage", on y entend une version, disons, "personnelle" des "Passantes" qui fait frémir.

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