Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
6 avril 2008

Huie's Sermon (Huie's Predigt) (1980) de Werner Herzog

9Bon ben c'est clair que pour une messe, c'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler du prechi precha. Dans le fond, oui, ce représentant de "the greater Bible", une chapelle parmi tant d'autres à Brooklyn, ne fait jamais que répéter 43000 fois que Dieu a tout créé et que les pauvres hommes que nous sommes sont dans sa main - avec tout de même, au passage, un petit couplet sur les transsexuels ou les homosexuels très très limite dans l'amour ou la compréhension de son prochain (carrément réac disons-le), mais malheureusement c'est le truc qui fédère, surtout quand on est face à une foule qui n'aspire qu'à rentrer dans le rang... Mais dans la forme, alors là, non mais alors là, le prêcheur ferait passer un concert de Robbie Williams pour celui d'un playmobil dans un lavabo, comme dirait Pooelvorde. On a droit à une montée en puissance du type, à tel point qu'on se demande s'il ne va pas frôler la crise d'apoplexie. Notre gars réveillerait un mort pour peu qu'il ne le rende pas sourd avant. On assiste à un véritable one-man-show d'une virulence qui ferait passer le curé de ma paroisse pour un escargot empaillé. Dans le rythme, dans les gestes, dans le timbre de la voix, le type hallucine, porté par les yeah compatissants de la foule et les mamas blacks, juste derrière lui, habillées  en bougie, qui hoche de la tête et clappe dans les mains et vice versa. Après ce truc, on se dit que la religion n'est pas seulement l'opium du peuple mais véritablement de la coke... Herzog crée un certain contraste entre cette patate spirituelle et la triste réalité : il coupe à deux reprises le prêche pour montrer, en de longs travellings, le délabrement total du quartier où on reconnaît ici et là, dans les dernières baraques qui tiennent debout, uniquement d'autres chapelles - témoins de Jehovah et autres groupes dissidents (...). Notre sermonneur possède une énergie qui pousse directement certaines personnes à se baptiser dans le bassin qui surplombe l'autel - voudrais po croiser l'architecte - et à défaut d'être pris dans le filet de ses mots, on se dit, nom de Diou, quel spectacle de dingue... Le type aurait enterré Michael Jackson vivant s'il était passé à la télé, à l'époque, chez Drucker...

Venez vénérer Werner : ici

Commentaires
Derniers commentaires