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Shangols
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5 mars 2008

La Faute à Voltaire (2000) d'Abdellatif Kechiche

Un premier film plein d'énergie pour celui qui est en train de venir le jeune réalisateur le plus titré du cinéma français. Il y a chez Kechiche un profond amour des gens, de ses personnages, et cela fait plaisir de voir ce cinéaste toujours en prise directe avec son époque... D'autant que les reconductions à la frontière restent malheureusement plus que jamais d'actualité.

faute_a_voltaire__la_1

Il s'intéresse cette fois-ci au parcours de Jallel (Sami Bouajila, excellentissime comme d'hab), obligé un poil de truander pour pouvoir rester en France. Pour survivre, il vit de petits boulots à la sauvette, passant de 3 avocats pour 10 balles à la vente de Macadam (avec à l'intérieur une réduction de 15 % pour le film La Graine et le Mulet (sacrément visionnaire l'Abdel !)) à la vente de roses dans les cafés et le métro; cela donne d'ailleurs lieu à la récitation d'un poème de Ronsard pour prouver que la poésie peut nourrir son homme absolument hilarant. Après avoir déchanté dans un premier temps pour avoir tenté un mariage blanc avec la pulpeuse Laure Atika -elle se défile au dernier moment-, il se retrouve dans une sorte de "maison de repos", au bord de la dépression. Il y fera la connaissance d'Elodie Bouchez (bon moi j'ai un peu du mal, mais chacun ses goûts), jeune fille chieuse, déprimée et déprimante qui se jette un peu sur tout ce qui bouge. Pour ce galop d'essai, Kechiche soigne sa mise en scène et la direction d'acteurs, rendant vivantes aussi bien la bande du foyer - Bruno Lochet en free lance - que celle de l'institution de types un peu flippés. Caméra à l'épaule, il filme avec un grand sens du naturel aussi bien cette première soirée arabisante dans un petit troquet parisien qu'une partie de pétanque qui part en live. Jallel, entouré par ces gens sur la touche, reçoit un véritable soutien moral qu'il tentera à son tour de fournir à Elodie Bouchez. Une bien belle leçon sans jamais tomber dans le pathétique ou la facilité.

la_faute_a_voltaire_2000_reference

La grande complicité qui s'installe entre les personnages ne semble jamais feinte et c'est sûrement la plus grande réussite de Kechiche qui parvient ainsi à transmettre par ce biais sa foi en l'humanité - cela change d'une certaine bourgeoisie de province ou du microcosme estudiantin parisien qui plombent un certain cinéma français. Le film perd peut-être un peu de son souffle sur la longueur, mais saluons ce vent de fraîcheur et de tolérance qui souffle sur l'hexagone.      

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