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29 novembre 2007

Machorka-Muff de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet - 1962

mac011Euh alors bon, c'est un film de Straub et Huillet, donc forcément on n'est pas dans le vaudeville le plus cristallin. En même temps, c'est leur premier film, et donc, on arrive quand même à ne pas trop s'endormir. Le couple infernal va même jusqu'au montage serré, voire rapide, et se laisse aller à quelques excentricités d'une folie totale (genre un travelling sur trois mètres ou une construction de décor). Résumant un roman de Böll en 16 minutes chrono, Machorka-Muff décrit l'ascension fulgurante d'un militaire arriviste qui se hisse en haut de l'échelle hiérarchique grâce à son dédain et son entre-gent. On a un peu de mal à savoir ce que le film veut dire (on est chez Straub et Huillet, je le rappelle), mais c'est plutôt enlevé et intrigant. Il doit y avoir une critique de l'après-guerre en Allemagne, où la monstruosité est toujours prête à ressurgir de ses cendres, ft4m3nb2jk_00011comme en attestent la froideur du "héros" et les journaux filmés en gros plan sur fond de stridences soudaines d'orgue qui ont fait se fissurer le mur de mon salon. Mais tout ça est un peu rapide pour qu'on s'apesantisse dessus, et on préfère admirer le sens déjà bien en place des gugusses pour les panoramiques à 360° (le plus beau plan : une Allemagne calme et moderne filmée en mouvement) ou la scène de rêve du début, à la vision de laquelle Cocteau a dû se taper sur les cuisses. A part ça, en 1962, Straub et Huillet étaient déjà hyper-rigoureux, austères, limite abscons, ne cédant rien, en colère et respectueux d'une vision du cinéma délibérément à l'écart des modes ; un cinéma qui fait la part belle au spectateur, en qui on fait confiance pour recoller les morceaux de ce premier brouillon foutraque mais nécessaire.

Tout Straub et tout Huillet, ô douleur : cliquez

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