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7 avril 2007

Une sale Histoire de Jean Eustache - 1977

Sans_titre1Au milieu des films viscéraux d'Eustache, il y a cet essai purement théorique de la meilleure eau, dont le procédé est beaucoup plus subtil que sa forme ne le laisse paraître.

Une sale Histoire, c'est en fait deux films qui se répondent : le premier est une fiction, jouée par Lonsdale. Entouré de quelques dandys eustachissimes, il raconte une anecdote sur son implication dans un acte de voyeurisme dans les toilettes d'un bistrot glauque, et en tire quelques réflexions sur le sexe des femmes, sur le folklore de la séduction, sur la fascination/répulsion, et sur l'excitation. Le deuxième film est la même histoire, racontée cette fois-ci par Jean-Noël Picq, avec le même texte, mais cette fois-ci c'est un documentaire, puisque le narrateur a réellement vécu ce qu'il raconte.Sans_titre

Ce qui marche très bien, ce sont les différences dans la façon de conter cette histoire, avec pourtant exactement les mêmes termes, les mêmes hésitations, les mêmes structures grammaticales. Le procédé théorique met en lumière un des thèmes préférés d'Eustache : les différences entre réalité et fiction, et appuie sur son aspiration de toujours : transformer le réel en cinéma, déceler les infimes variations entre ce qui est vécu et ce qui est (re)créé. De la part du réalisateur de La Maman et la Putain, qui était à la juste frontière entre autobiographie naturaliste et artifice romantique, voilà un film qui va droit au cortex et au coeur, tant tout fonctionne parfaitement, avec tranquillité et humour. La mise en scène rigoureuse (alternance des plans, zooms élégants) et le montage très fluide (assez différent entre les deux versions) rendent Une sale Histoire passionnant, sur une tentative qui, sur le papier, pouvait paraître austère.

Il faut que tout s'Eustache : clique

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