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Shangols
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28 août 2006

Fight Club de David Fincher - 1999

044911_ph8Je crois bien avoir raison dans ma haine viscérale de l'esthétique des clips et de la pub : ces deux genres, même s'ils ont rendu les marchands de filtres bleus et jaunes richissimes, ont donné naissance à des films inregardables. Je suis désolé de casser un quasi-mythe : Fight Club est d'une laideur qui n'est pas sans rappeler les bons temps d'Alan Parker, de Ridley Scott ou de Luc Besson, références qui, vous l'avouerez, font moyen sur un cv.

Tout est boursouflé, gonflé au botox, crâneur, artificiel et froid. Quand Fincher veut parler de la société matérialiste, il filme un appartement comme un catalogue de la CAMIF ; quand il veut insinuer un peu d'acide dans ses personages, il fait crâmer la pellicule ; il fait parler des pingouins, fait exploser New-York sur un air des Pixies, filme des scènes de sexe en flou... tout ça sans aucune âme, comme un artificier, pour éblouir le bourgeois. Sa mise044911_ph5 en scène est celle d'un collégien impressionné, d'un lapin pris dans les phares. Désolé, mais je ne suis pas ébloui par les lumières fortes.

Pourtant, tourné par un vrai rockeur, Fight Club aurait pu être très bon. Il est rare de voir un film traiter de l'Anarchie, au sens politique et esthétique du terme. Il y a quelques dialogues vraiment bien écrits, où on sent que Fincher voudrait bien être le punk qu'il a vu lors de sa dernière sortie au concert. Mais la crête ne suffit pas, le costume-cravate du business man se voit encore sous les pin's "No future". Pour aborder le thème de l'anarchie et du chaos, il aurait fallu d'autres recettes que celles fabriquées par un Hollywood capitaliste et vénal. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Fincher passe à côté de son discours politique, et c'est bien dommage. Quant aux acteurs, caricaturaux, cabotins, trop maquillés, ils ne sont pas convaincants.

Deux ou trois bonnes idées de dialogue et de scénar ne réussissent pas à faire de ce film le brûlot qu'on attendait. Il y a plus de provocation dans 3 secondes de Pasolini, de Warhol ou de Ferreri que dans les 2h15 (c'est trèèès long) de ce film de petit malin. La règle n°1 est "Ne parlons plus de Fight Club".

Commentaires
M
Toujours ravi de voir Ridley Scott mis au même niveau que ces tocards.
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M
Associer David Fincher, Alan Parker, Ridley Scott et Besson, c'est encore faire trop d'honneur au dernier.<br /> <br /> <br /> <br /> (N. B. Le Botox paralyse les muscles, il ne fait rien gonfler.)
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B
Gols... comment dire... euh en fait, je peux vous le dire avec un bisou ?
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G
Ah ? Ah alors j'ai rien compris effectivement. Il me semblait juste que ce film était un navet crâneur et sage comme une image. Si ironie il y a, il me semble qu'elle est bien cynique et roublarde (se moquer de son propre cinéma tout en en développant les ficelles pour plaire au public, avoue que.... Quitte à aimer le mauvais goût (ce qui est tout à fait viable), autant être sincère avec icelui : je préfère le crade assumé de Pasolini, Ferreri, Miike ou Warhol.
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M
Ho t'as rien compris toi. Tout est dans l'ironie. Ce film se fout de sa propre gueule, ça montre du crade en faisant le mignon, et avec Brad Pitt.
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