Dogs (1988) de Hal Hartley

En ce jour anniversaire, quoi de mieux qu'un petit court oublié de l'ami Hartley, histoire de compléter cette intégrale qui rend l'ami Gols si contrit et suspicieux... Hartley adapte un extrait d'une pièce d'Eugene O'Neill et nous livre, avec quelques inserts de chiens aboyeurs, une petite discussion musclée entre trois amis de toujours. Ils reviennent du mariage d'un de leur pote et c'est le moment choisi pour mettre carte sur table. L'un d'eux, Ricky, celui qui semble avoir tout réussi (marié à la plus belle fille de la ville, il a réussi dans son taff en partant de sa bourgade d'origine), va se laisser aller à quelques confessions : rien ne fut vraiment si glorieux dans sa vie et plusieurs mensonges de sa part ont permis de cacher à ses amis la vérité... Un mariage plus forcé qu'idyllique, des difficultés pour avoir un enfant, une femme si aimante qu'il rêve de s'en débarrasser (ah putain les hommes...), un taff beaucoup plus merdique que celui annoncé... Bref, sous le regard, soit blasé, soit ébahi, de ses potes, Ricky s'adonne à décrire la réalité de sa vie et cette dernière, loin d'être en rose, paraît franchement beaucoup plus morose... Une "vie rêvée" (en apparence) qui tourne à l'impasse (une idée soigneusement illustrée par le gars Hartley avec ce panneau "Dead end"). On sent bien quelques efforts pour dynamiser le montage, multiplier les angles de prise de vue) (quant à l'usage métaphorique de ces inserts de chiens, que dire ? ils aboient mais finalement un peu dans le vide ?), on reconnaît le goût du Hal pour filmer en plongée des personnages allongés à terre ou encore pour user du ralenti à la moindre occase, mais avouons qu'on est, là encore, plus dans l'essai amateur que dans l'oeuvre maîtrisée (si si, ça viendra). Hal of shame ? N'exagérons rien quand même... 

Hal of Fame