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25 novembre 2023

Sur la branche de Marie Garel-Weiss - 2023

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Décidément, j'ai bien du mal avec l'univers de Marie Garel-Weiss. Au moins celui-ci, contrairement à La Fête est finie, a-t-il l'avantage de posséder un indéniable ton, de chercher la fantaisie et l'originalité, là où l'autre n'était qu'une pâle copie du cinéma français contemporain de qualité. Mais voilà : chercher l'originalité n'est point la trouver, et le film bute très vite sur l'obstacle qui consiste à rendre tous les personnages doux-dingues et toutes les situations décalées. Le début du film pose les bases, et elles sont d'entrée de jeu vérolées : Daphné Patakia, l'actrice au jeu le plus singulier de la Terre, interprète Mimi, une malade mentale qui, sitôt "libérée" par l'hôpital psychiatrique où elle a fait un long séjour, se lance à la recherche d'un boulot. Son rêve étant d'être avocate, elle se retrouve vite associée avec un avocat tout pourri (Poelvoorde), en pleine dépression, pas très regardant sur les petits arrangements financiers en sous-main, auquel on ne confie que des cas désespérés. Le dernier en date concerne un loser total (Raphaël Quenard) qui cherche à se sortir de sa spirale d'échec. Grâce à la bonté intrinsèque de Mimi et à ses méthodes pas très conventionnelles, tout ce petit monde de déclassés attachants finira par se sortir de la mouise, à trouver l'amour et à retrouver une dignité. Bon. C'est aussi probable que Poutou au deuxième tour, mais on veut bien fermer les yeux et se laisser promener par cette petite comédie réconciliatrice qui ne nous veut visiblement que du bien.

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L'ennui, c'est que Garel-Weiss recherche avec beaucoup trop de transparence le décalage léger, la drôlerie de la folie douce, et que son écriture et sa direction d'acteurs s'en ressentent. Côté scénar, tout est décousu, mal écrit, dialogué sans idée. A force de chercher le ton le plus décalé possible, le film s'enfonce dans l'improbable complet, et paraît errant, mal tenu. Comme si le film voulait être gentiment dingue sans que sa réalisatrice le soit, ce qui accuse un certain manque de sincérité. Le regard sur la folie est d'ailleurs réduit au plus simple, une gentillesse et une inadaptation au monde qui font du personnage principal une sorte d'ingénue maladroite et sans filtre, imprévisible et gentille comme un chaton. C'est un peu court, et même en restant dans le cadre de la comédie, il y avait peut-être moyen de parler autrement de la dépression. Côté acteurs, ils sont tous exactement dans leur emploi, et sortent ce qu'ils savent faire depuis toujours. On se dit que Poelvoorde en a peut-être un peu marre de jouer toujours le même rôle ; il le fait assez bien, certes, mais tout de même. Quant à Patakia, à force, on en vient à détester son personnage de Bécassine naïve mais sincère, elle n'a pas su trouver la juste dose, mal dirigée par la réalisatrice trop admirative de sa comédienne pour penser à organiser tout ça. Le film manquant d'autre part cruellement d'idées de mise en scène (que c'est plat...), on se retrouve avec un truc ni fait ni à faire, d'où seul émerge, comme toujours, un Raphaël Quenard en grande forme.

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