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16 novembre 2023

SERIE : Le Mystère Enfield (The Enfield Haunting) de Kristoffer Nyholm - 2015

Le-mystere-Enfield-Salto

Un an avant le (très mauvais) Conjuring 2, le mystérieux cas Enfield avait déjà intéressé nos amis britanniques, qui avaient donc pondu cette petite série en trois épisodes pour en narrer les singuliers rebondissements. Comment et pourquoi la maison habitée par la quiète famille Harper semble soudain exercer une pression maléfique sur celle-ci, faisant bouger les meubles et laissant apparaître des fantômes ou entendre des bruits inquiétants ? La première victime en est la petite Janet, enfant intelligente et ambiguë qui pourrait bien être possédée par le fantôme d'un ancien habitant de la maison. Pour trouver le fin mot de cette histoire (vrai cas de maison hantée ou fake orchestré par la famille ?), on envoie le spécialiste du genre, Maurice Grosse, cueilli malheureusement à un tournant tragique de son existence : sa fille est morte dans un accident de voiture qu'il a provoqué, et il ne s'en remet pas. Il va donc projeter dans la petite Janet ses propres tourments, tenter d'exorciser en elle sa culpabilité. Dès lors, on ne sait plus si un sale spectre est bien présent dans cette maison, ou si Grosse n'aurait pas tendance à vouloir prouver coûte que coûte son existence par amour pour Janet. La conclusion de la chose sera aussi triviale que son développement fut tendu.

le-mystere-enfield-salto-la-terrifiante-histoire-vraie-a-l-origine-de-cette-mini-serie-britannique-a-glacer-le-sang

Manipulation, fantômes et traumas familiaux : pour traiter le sujet, il eut fallu des auteurs solides. Malheureusement ce n'est pas le cas. Complètement perdus, les auteurs n'ont pas du tout su trouver la façon de raconter cette histoire. Le film, dénué de point de vue à force de tous les embrasser, est exactement au juste milieu : il veut faire peur, et en ce sens multiplier les scènes anxiogènes où un vrai fantôme vient terroriser la petite, où ses coups de colère peuvent faire léviter un mec ou balancer une armoire sur un autre ; mais il veut aussi montrer la force de persuasion et la manipulation mentale de Janet, et montrer que cette histoire de maison hantée est un gros mensonge. Du coup, il hésite sans cesse entre les deux possibilités. Et perd dès le début l'équilibre, faute d'option claire. A l'instar de Gosse, on est sans cesse balancé entre croyance et incrédulité, la série refusant au bout du compte de se prononcer, de peur de gâcher ses effets horrifiques. C'est la grosse épine dans le pied de ce Mystère Enfield. Ce n'est pas la seule : les dits effets sont ratés, peut-être parce qu'ils sont repris presque à l'identique, moyens en plus, dans le remake de James Wan, mais surtout aussi parce qu'ils puisent dans une imagerie usée jusqu'à l'os de jump-scares fatigués (bouh le monstre dans le miroir !) et de fillette maléfique. Mal tenue, peuplée de seconds rôles qui ne sont que des ombres (dommage pour le toujours merveilleux Matthew Macfadyen, qui n'a rien à jouer), la série ne tient que sur son intéressante lecture des rapports entre le vieux inconsolable et la fillette qui possède parfaitement les outils de la manipulation, et sur les deux acteurs principaux : le débonnaire Timothy Spall et la très intrigante Eleanor Worthington Cox, 14 ans d'âge environ et déjà une finesse de jeu impressionnante. Bon, une série d'Halloween ou de temps pluvieux, quoi.

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