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8 octobre 2023

Courts-métrages (2023) de Wes Anderson

C'est vrai qu'on a une certaine tendance ici à se montrer méfiant envers le Wes Wes. Son cinéma, de plus en plus stéréotypé et prévisible, nous faisant souvent languir d'ennui. Ici, il s'essaie à l'adaptation de quatre nouvelles de Roald Dahl sur un format allant de quarante minutes (la première histoire, la plus achevée) à dix-sept (les trois autres : dix-sept minutes, cela peut sembler long parfois). Il tente, et on ne peut lui reprocher de prime abord, de raconter presque entièrement l'histoire à l'aide d'un narrateur souvent présent dans le cadre. C'est original, donc louable, mais totalement improductif... Son cinéma déjà affreusement bavard ces derniers temps devient totalement saturé de mots comme s'il ne faisait plus du tout confiance à ses propres images (il a raison d'ailleurs, la photo est assez dégueulasse, toute verdâtre ou délavée)... On assiste plus vraiment à un film de cinéma mais à une sorte d'émission radio... L'idée s'avère aussi peu productive que si un metteur en scène avait l'idée sur scène de faire lire par un protagoniste toutes les didascalies... C'est redondant, non ?... Eh bien, c'est exactement l'impression que l'on a ici, une redondance totale entre ce que l'on nous dit et les petites illustrations incarnées de façon statufiée par des comédiens ayant de moins en moins d'espace de jeu... Anderson se complaît qui plus est dans ces décors, genre fond de scène de théâtre, qui bougent pour laisser place à un nouveau et le procédé qui, au début, avait quelque chose de rigolo devient ici tellement systématique qu'il lasse...

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Bon et sinon, ça raconte quoi ? La merveilleuse Histoire d'Henry Sugar (The Wonderful Story of Henry Sugar) s'intéresse tout d'abord à un être capable de voir les choses les yeux bandés... Cela va passionner un certain Henry, jeune homme oisif, qui va parvenir à maîtriser ce don pour s'en servir au black jack et faire fortune... Un conte amoral ? Point du tout... C'est l'histoire la plus travaillée (et la plus longue) nous faisant passer de la rigueur hindoue (allez, on peut souligner la joliesse de certains décors) à une certaine débauche anglaise (gabegie d'argent dans un premier temps). Mais tout rentrera dans l'ordre (et dans chaque petite case...). Mouais.

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Dans Le Cygne (The Swan), il sera question de harcèlement, deux jeunes cons chasseurs s'en prenant à un gamin aux aguets de la nature et des oiseaux... L'idée de mettre dans le même cadre le narrateur adulte et son double enfant est assez maline au début mais devient là encore rapidement un peu lourde. Une scène de torture sur rail (le jeune héros y étant attaché en attendant le passage du prochain train : l'immobilité chez Wes, le sujet d'une prochaine thèse ?) qui ajoute un peu de suspense mais qui ne parvient pas vraiment non plus à mettre les chocottes. La fin, le dénouement, eussent pu posséder une certaine poésie mais s'écrasent malheureusement un peu platement.

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Passons donc à l'épisode suivant, Le Preneur de Rats (The Rat Catcher), avec reconnaissons-le un Ralph Fiennes grimé au faciès assez ratesque et inquiétant... Sa spécialité est dans le titre et sa plus-value est la suivante : pour devenir plus malin que le rat, il faut devenir rat... Ce qu'il fait aussi bien dans sa manière maline de les attraper que dans sa manière (ignoble) de les éliminer. Raaah, pas terrible...

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Enfin, Venin (Poison) propose un sujet délicieux pour Wes Wes puisque le personnage principal reste totalement immobile pendant l'essentiel du film : un serpent s'est glissé sous ses draps, s'il bouge, il meurt... On pense aux Fourmis de Vian mais notre esprit s'arrête là... Un médecin (indien, cela a son importance) vient au chevet de cet Anglais stressé... Le final sera plus pathétique que piquant... Bref, il faut un peu d'effort pour venir à bout de ces quatre histoires qui saoulent par cet excès de mots, ces décors de plus en plus minimalistes et moches et ces acteurs complétement momifiés. Wes ne remonte pas la pente dans notre estime...

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