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29 septembre 2023

Moonage Daydream (2022) de Brett Morgen

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Ah Bowie, cet extra-terrestre, ce roi de l’androgynie, que dis-je, ce caméléon... Brett Morgen, pour tenter en un peu plus de deux heures de rendre hommage au trublion musical, décide de livrer une œuvre kaléidoscopique où l'on pourra trouver pêle-mêle, des clips et des prestations live du sieur (en ayant le bon goût, généralement, de laisser les chansons in extenso), de multiples interviews où le gars Bowie parle un peu de sa famille (son frère surtout, qui lui donna quelques bases artistiques de qualité, ses parents moins) ou encore de ses approches artistiques, mais on aura droit aussi à quelques-unes de ses vidéos expérimentales, ses peintures, ses rôles au cinéma et même quelques vidéos de voyage, des photos... C'est plein comme un œuf et l'on sent que Morgen, tout en centrant son doc sur l'artiste protéiforme (on ne saura rien de ses musiciens, si ce n'est Brian Eno, ni de sa vie amoureuse, si ce n'est son ultime compagne Iman), a bien eu du mal à trouver un angle d'attaque. C'est fourre-tout et on essaie de glaner ici ou là ce qui pourrait nous intéresser : comme le choix musical est plutôt bon, on pourra apprécier quelques versions live peu connues de tubes comme Modern Love ou Rock'n roll suicide (Gols approuve), de même qu'on pourra prendre un certain plaisir à retrouver un Bowie parlant en toute humilité de sa façon de vouloir jouer des personnages, de sa petite philosophie intime ou de créer des chansons... Il gère l'époque Ziggy Stardust avec une grande décontraction, même sur un plateau télé (le journaliste anglais, sorte de Daniel Bilalian local a l'air de sortir d'un carton du XVIIème siècle à ses cotés) et l'on sent dès le départ à quel point il assume totalement son personnage ; on suivra ensuite quelques-unes de ses diverses transformations physiques ainsi que ses diverses explorations géographiques (la période américaine, qu'il juge un peu de haut, la période Berlin avec une certaine remise à plat, ses voyages en Asie...). Il renvoie généralement l'image d'un type plutôt sain, relativement adepte de la solitude, dévoué à son art, savourant paisiblement son succès et cherchant constamment à explorer de nouvelles voies musicales. On sent bien qu'il y a eu des creux, des succès foudroyants (l'album Let's Dance, bordel, pas rien quand même), et une gestion intelligente des périodes de tournées et de tranquillité sereine (sa rencontre avec Iman semblant encore plus le rendre zen). Morgen nous laisse piocher parmi les petites réflexions inspirées de cet artiste total et n'a de cesse de déverser un lot d'images jusqu'à ce que l'on soit rassasié (ou carrément aveugle à force d'être éberlué...). Tout fan de Bowie se retrouvera à un moment ou un autre à taper du pied par terre, goutera le côté paisible du type qui a toujours fait ce qu'il voulait, explorant de multiples moyens d'expression et s'avouant a posteriori pleinement satisfait de ses choix... C'est beau (comme ?), c'est un peu lisse, c'est une ode fanatique qui se défend mais qui finit plus par ressembler à un long clip de deux heures qu'à un doc d'investigation... Très bien pour un lendemain de cuite (...) 

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