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12 septembre 2023

L'Étrange Cas Deborah Logan (The Taking of Deborah Logan) d'Adam Robitel - 2014

The-Taking-Of-Deborah-Logan-Kidnapping-Surveillance

Depuis que Shyamalan a prouvé que les petits vieux pouvaient déclencher la peur, ça y est, c'est la débandade : Parkinson, parties de scrabble et fuites urinaires sont devenues vectrices de terreur au même titre que les zombies et les vampires. The Taking of Deborah Logan est malheureusement un des innombrables exemples qu'il ne suffit pas d'engager sa grand-mère pour flanquer les miquettes, qu'il y faut aussi un tantinet de feeling à la mise en scène. C'est tellement vu et revu que ça finit par faire sourire : Deborah est atteinte d'une maladie d'Alzheimer galopante, qui l'incite à se balader à poil dans les couloirs sombres de sa demeure, à vociférer des paroles menaçantes, voire à se jeter au cou de ses interlocuteurs pour leur arracher une partie du derme. Ni une ni deux : un groupe d'étudiants décident de la filmer pour leur mémoire de thèse. Ils vont alors découvrir une vérité insoutenable : Deborah pourrait bien être en fait habitée non point tant par la maladie, que par le démon lui-même, qui viendrait... qui serait en fait... bon, là j'avoue qu'à ce stade j'avais décroché, et que je n'ai pas bien suivi ce mystère palpitant qui expliquerait pourquoi diable Deborah kidnappe des enfants, tue des infirmiers et traite sa fille de tous les noms avec une voix de fumeuse.

The-Taking-of-Deborah-Logan-Pic-1

Robitel table sur la fascination irrépressible qui va s'emparer de son spectateur pour cacher les mille petites incohérences de sa mise en scène. Par exemple, celle qui consiste à faire croire à un found-foootage, alors que les effets musicaux et sonores, le montage à plusieurs caméras et les champs/contre-champs contredisent le procédé ; ou encore la psychologie très bizarre des protagonistes du film, qui restent à filmer cette petite vieille qui lévite ou copie L'Exorciste, plutôt que de la confier aux bons soins d'un asile d'aliénés. Bon, ok, c'est la convention des films d'horreur. Mais on tique tout de go en constatant que le bougre use exactement des même ressorts horrifiques que les 6000 films qui l'ont précédé : jump-scares en mousse, retenue de la tension jusqu'à plus soif, fixité de son spectre qui finit par s'animer soudain en hurlant comme une damnée, costumes qui semblent être une panoplie du genre (aaaah la chemise de nuit cracra des petits vieux), et, found-footage oblige, une caméra qui s'emballe et décadre tous azimuts dès qu'il va s'agir de filmer autre chose que la tension. On est fatigué, mais fatigué, de ces recettes éprouvées depuis toujours, tout comme de ces psys effarés ou de ces spécialistes de la sorcellerie qui sortent des bouquins poussiéreux pleins de gravures monstrueuses. Quel sera le sauveur du genre, qui saura enfin renouveler la façon d'effrayer, qui saura enfin rendre les films d'horreur intelligents et profonds, romantiques et forts, fun et beaux ?

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