Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
2 mai 2023

SERIE : Des Gens bien de Matthieu Donck - 2023

309681

On sent que Fargo est passé par là dans cette série franco-belge qui lui court après. C'est la même façon de prendre des gens banals, Des Gens Bien donc, et de les plonger dans une marmite de crime et de mensonge, tout en y ajoutant une pincée d'humour noir et un friselis (?) de personnages borderline. Le fait est qu'on arrive pas vraiment ici à l'équilibre quasi parfait de la série-modèle entre comédie et polar gore, et que ça manque un peu d'envergure. Ni vraiment drôle ni effrayante, elle navigue un peu à vue, avec de vrais élans de trouvailles mais aussi pas mal de trucs ratés. Tom Leroy appelle les flics au milieu de la nuit : il vient d'avoir un accident, sa femme a brûlé vive dans la voiture. C'est un flic au-dessus de tout soupçon, affaire classée. Sauf qu'un autre flic a de forts soupçons : et si notre innocente victime avait en fait monté une arnaque  à l'assurance ? Deux minutes après le début de la série, on sait qu'il a raison. Et on va passer tout le reste à regarder comment ce couple tristement banal et surendetté va monter un coup fumeux pour simuler l'assassinat, et s'enfoncer progressivement dans une surenchère de problèmes, de mensonges, de galères. La somme de malheurs qui s'abattent sur la tête de ce pauvre mec un peu veule, qui s'embarque là-dedans par amour, fait tout l'humour du film. A chaque fois qu'il s'extirpe d'un imbroglio, boum, une autre catastrophe lui arrive dessus, sous la forme d'une ex-maîtresse un peu fouineuse, d'une communauté religieuse collante, ou d'un oncle repris de justice avide d'argent et con comme un pneu.

des-gens-bien-13-avril

Humour noir à tous les étages donc. Des Gens bien se suit très agréablement, de coups de théâtre impossibles en personnages loufoques, à la suite de cette galerie de personnages pathétiques, tous plus "normaux" les uns que les autres : des flics ordinaires, gentiment caricaturés en feignasses plus préoccupés par la concurrence avec le camp adverse (flics français vs flics belges : on est à la frontière des Ardennes) que par l'avancée de l'enquête, truands du dimanche dépassés par ce qu'ils ont déclenché, secte religieuse cocasse avec ces gentils benêts allumés façon Bouchitey. Le tout a tout de même un fond très noir, puisque cadavres calcinés et flèches fichées en plein cœur font partie du scénario. Donck n'arrive toutefois pas à garder la mesure tout au long du film : trop souvent, il a la main trop lourde sur l'humour (le personnage de François Damiens n'est pas à sa place ici), et, peu aidé par des acteurs flous qui ne savent pas trop sur quel pied danser (à l'exception du magnifique Lucas Meister, une vraie révélation de jeu décalé), pas assez vigilant sur les moments de polar pas terribles qui prennent le pas sur les atmosphères, il rate pas mal de scènes. Ce qui fait que la série avance un peu hésitante, peine à trouver son ton. Il n'en reste pas moins que cette histoire vous tient par le cerveau pendant ses 6 épisodes parfaitement menés, et qu'on attend la suite avec impatience.

images

Commentaires
Derniers commentaires