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22 décembre 2022

La Famille Tenenbaum (The Royal Tenenbaums) (2001) de Wes Anderson

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Non point qu'on aimerait se répéter mais le problème est toujours le même avec notre ami Wes, l'homme aux cadres systématiquement symétriques : ils soignent ses décors comme des vignettes des bandes-dessinées, utilisent une BO de dingue, mais ses personnages ont autant de profondeur qu'un pédiluve et sa mise en scène (à l'exception de deux trois scènes un peu plus speed) est plate comme une table à repasser. On y revient. L'histoire est donc ici familiale : un pater familias (Gene Hackman) après toute une vie d'infidélités et sans vraiment s'être préoccupé de ses trois gamins veut faire amende honorable (le fait qu'il n'ait plus de thunes et qu'il cherche un toit étant également une des données pour cet opportuniste né) : il fait croire à son ex femme (Anjelica Huston) qu'il ne lui reste que six semaines à vivre (ce n'est pas très honnête) pour pouvoir côtoyer leurs trois gamins qui sont revenus à la casa - chacun faisant une petite dépression : Ben Stiller, le veuf aux deux gamins interchangeables, ne se remet pas de la mort de sa femme (bougon, il le sera tout du long, ce qui lui permet de faire sa duck face sans avoir à jouer autre chose) et Gwyneth Paltrow (adoptée) et Luke Wilson dépriment de ne pouvoir s'avouer leur amour (réciproque) de toujours. Une fois cette situation "complexe" posée (avec en plus deux trois trublions incontournables dans le gang Anderson : Owen Wilson en voisin dépressif et Bill Murray en mari (de Gwyneth) dépressif), c'est parti pour une multitude de petites saynètes où tous ces individus vont se croiser, s'aimer, se mentir, se trahir en déprimant...

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Le fait que chacun ait une sorte de "lourd secret" à porter permet à Anderson de ne pas être trop exigeant au niveau de la direction d'acteurs : soit apathique, ouvre à peine la bouche quand tu parles, tu seras parfaitement dans ton rôle ; le plus important est de rester au centre de l'image et de faire une tête de semi-abruti... J'exagère ? Malheureusement, j'ai envie de dire pas vraiment... Si on est prêt à reconnaître un certain brio, ou disons une certaine inventivité, dans ces petites vignettes qu'Anderson enchaîne pour présenter notamment au début ses personnages (leurs passions, leur parcours scolaire) ou pour raconter rapidement le passé de tel ou tel individu (ces petits flashs amoureux dans la vie mouvementée de Gwyneth), si on peut reconnaître un certain sens de l’esthétisme dans ce choix de couleurs orange-marronnasse en milieu urbain, si on peut apprécier cet enchainement de tubes (de Simon et Garfunkel aux Ramones en passant par Elliot Smith et plein d'autres non moins reconnaissables), l'histoire et les personnages en eux-mêmes n'ont que peu de sel, pour ne pas dire aucun intérêt (l'humour pince sans rire c'est bien, s'il y a parfois quand même un peu de rire...) ; seul ce salaud d'Hackman semble vouloir apporter un peu de fantaisie à la chose (en divertissant ses petits-enfants, en leur faisant faire les 400 coups) mais la morgue des autres finit par l'étouffer ; ce n'est pas vraiment de leur faute si ces personnages sont aussi peu intéressants : Anderson les a enfermés dès le départ dans un costume (dont il ne s'extrait jamais) et dans un personnage monochrome ; c'est du cinéma de marionnettes et on ne s'étonne guère d'ailleurs qu'Anderson soit finalement plus à l'aise dans le pur film d'animation. Dans l'état, un récit de famille qui se voudrait copieusement truculent et qui tombe cruellement à plat. Pas wesh, again.

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