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8 décembre 2021

Présidents d'Anne Fontaine - 2021

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Petit cycle Jean Dujardin ce week-end, autant vous dire que je n'étais pas à la fête. On commence donc avec ce bizarre Présidents, projet très flou de la très floue Anne Fontaine. En pleine dépression visiblement, la dame nous pond une uchronie, à moins qu'il s'agisse d'une dystopie, sur le pouvoir. Jean Dujardin incarne effectivement de façon franchement caricaturale Sarkozy. Quelques années après son règne, préoccupé par la montée du FN, coincé entre sa femme foldingue et les signatures minables de ses livres, il décide de reprendre du poil de la bête et de se représenter aux élections présidentielles. Il se rend alors en Corrèze, pour tenter d'y débaucher François Hollande (Gregory Gadebois) et le faire sortir de sa paisible retraite bourgeoise. Son but : créer un parti de résistance mené par les deux anciens présidents, finalement pas si opposés que ça. D'abord réticent, Hollande se laisse peu à peu convaincre et les voilà élaborant une photo officielle, une stratégie de com et un plan de bataille devant le mufle indifférent des vaches et les doutes de la femme de Hollande. Mais les temps ont changé, et nos deux ex semblent bien appartenir à un monde définitivement englouti, ce que leur ringardise, leurs rivalité ancestrale et leur aveuglement leur empêchent de constater.

presidents

Hihi. Telle serait sans doute ma réaction, comme ça, à chaud. En tout cas, dans les deux premières minutes, au moment où les roulements d'épaules de Dujardin et l'air ahuri de Gadebois amusent encore quelque peu. Passé ce cap, les choses se gâtent. Complètement anémique, privé de rythme, s'arrêtant à l'amusement par crainte de la farce franche, le film apparaît curieusement bancal et vague : ni critique ouverte des politiques, ni portrait tendre de ces deux dinosaures, ni jeu de massacre, ni réflexion sur le pouvoir, il navigue entre toutes ces eaux-là sans jamais prendre parti. Aucun gag ne vient relancer la chose, à moins qu'il ne faille prendre les ridicules pitreries de Doria Tillier (une des pires actrices que j'ai vues de ma vie, et j'en ai vues) pour des gags. Même Dujardin, d'ordinaire assez drôle, semble un peu embarrassé par le ton doux-amer du film, et n'ose rien lâcher, presque absent, en retenue alors que son personnage est construit au bulldozer. Fontaine s'arrête aux clichés attachés aux deux chefs d'état, Sarko nerveux, fat, matamore et con con, Hollande dépressif, ordinaire, trop sage et pantouflard, et nous offre un portrait du petit monde politique contemporain d'une pathétique tristesse. Tristesse qui déborde sur le film lui-même, sans énergie, réalisé au plus court (dans une photo numérique absolument dégueulasse), à la va vite. Le confinement a fait quand même pas mal de mal, ce piètre film en est la preuve.

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