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10 février 2021

SERIE : Detectorists - saison 2 de Mackenzie Crook - 2015

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Un vrai bonheur de se lover dans cette série qui vous éloigne sans ambage des fracas du monde. Ces 7 petits épisodes de 25 minutes vous transportent une nouvelle fois loin de tout, sur les pas de cette bande de losers magnifiques que sont les "detectorists", ces gusses qui cherchent toujours le Graal dans les champs armés de leur détecteurs à métaux hyper sophistiqués. Après être passés à deux doigts de la fortune dans la première saison, Andy et Lance partent cette fois-ci en quête d'un avion qui s'est crashé pendant la deuxième guerre. Toujours aussi flegmatiques, les deux compères s'échangent des considérations sur la vie et les jeux télévisés tout en promenant leurs détecteurs le long des routes de l'Angleterre rurale, et c'est un vrai plaisir. Leurs aventures palpitantes, qui se terminent toujours par une bonne pinte au pub du coin, les feront rencontrer un escroc vénal qui cherche à les arnaquer, un maire du village sado-maso, une fille miraculeusement retrouvée après des années de séparation, un groupe concurrent, les "Dirt Sharks" mené par les incontournables Simon et Garfunkel, et une broche en or qui sera le sommet du dernier épisode. Autant dire que ça s'agite, d'autant que Andy doit faire face à une décision, ce qui le plonge dans des abîmes d'angoisse : partir au Botswana avec sa femme et son enfant est un choix qu'il n'arrive pas à trancher.

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Voilà, vous vous en rendez compte : il ne se passe pratiquement rien dans cette série. Mais c'est la vie toute simple qui y est observée avec un humour irrésistible, les petits lâchetés, les accès de mythomanie mignons, les moments de gloire, les humiliations, les mille et unes petites aventures de la vie telle qu'elle va (ou ne va pas tellement, la dépression étant peut-être un des thèmes larvés de la chose). Crook trouve un ton unique et délicieux dans cette description des gens modestes, qui n'ont pas d'ambition démesurée, qui vivent tranquillement leurs minuscules existences entre passion (et la détection de métaux en est une comme les autres), amitiés et aventures palpitantes (dont la plus tendue consiste en une traque nocturne de leurs ennemis de toujours... qui se terminera par une solide sieste). C'est super drôle, doucement émouvant, magnifiquement écrit, et finalement ça en dit plus long sur cette bonne vieille existence humaine que les grosses séries spectaculaires : ça dit que le bonheur se niche dans les détails, qu'on peut être heureux avec une pinte et un pote, par exemple, ce qui n'est pas si mal. La modestie totale déployée ici s'étend de la mise en scène, fluide, aérée, finalement assez précise dans ses choix de ne filmer que l'humain, à la direction d'acteurs, impeccable (on aime de plus en plus ces deux bougres), de la très belle photo lumineuse et douce à en mourir à la musique désuète : un charme fou qu'on a envie de ne jamais quitter, un monde dans lequel on aimerait vivre, la plus petite série du monde et pourtant la plus attachante.

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Commentaires
I
Ce serait pas anglais, des fois ? <br /> <br /> Le type, là, en bas, il a joué Hitchcock un jour...
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