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28 juin 2016

Folie-Folie (Movie Movie) (1978) de Stanley Donen

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Stanley Donen nous propose deux films pour le prix d'un, l'un en hommage aux bons vieux films noirs dans le milieu de la boxe, l'autre aux comédies musicales des thirties. Tout en respectant à fond les codes des genres, Donen se fait volontairement satirique en multipliant les rebondissements et les coïncidences "heureuses". Dans la première partie, on a franchement l'impression que Donen nous livre un concentré d'une douzaine de films : un simple petit livreur qui ambitionnait de devenir avocat entame une carrière de boxeur pour pouvoir payer l'opération de sa soeur dont la vue baisse (...). Il est entouré d'une petite amie craquante et d'un entraineur au taquet, seulement il ne tarde pas à se laisser attirer par le côté obscure : tout d'abord une femme dont le numéro musicale le sèche, puis un mafieux qui lui propose d'accélérer sa carrière... Pour son dernier combat, il est censé devoir se coucher... Va-t-on avoir affaire à une fin tragique ou à un happy end « surréaliste » - that is the question. Le deuxième épisode suit les pas d'une jeune danseuse débutante : elle va tomber amoureux d'un comptable qui a écrit et composé la comédie musicale pour laquelle elle est embauchée (j'ai toujours dit que pour écrire une comédie musicale fallait pas sortir de la cuisse de Jupiter) : ce dernier va également succomber aux sirènes de succès (la star du show le prend dans ses rets) avant de revenir à sa douce débutante. Cette dernière, orpheline, est virée du show mais aura droit à un ultime retournement de situation : trouver un père, devenir star et retrouver l'amour - la coupe est pleine.

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On sent bien que Donen n'est pas du genre à s'embarrasser avec les énormes ficelles scénaristiques comme si pour lui l'essentiel était ailleurs... Ou est-il donc, cet essentiel ? Ben plutôt dans cet american dream cinématographique où le plus petit gars, la plus naïve petite gâte peut atteindre avec un minimum de pugnacité les sommets ; dans ces figures paternalistes et protectrices passionnées jusqu'au bout par leur travail (incarnées dans les deux épisodes par George C. Scott, entraineur de boxe se sacrifiant puis directeur de la revue atteint d'une maladie incurable) ; ou encore dans ces genres ultra ba(na)lisés (le polar en noir et blanc et la comédie musicale à paillettes) où les femmes ont des jambes interminables et séduisent les hommes en un clin d'œil. C'est vif, vivant, pétillant et, satire oblige, les deux oeuvrettes semblent se faire un point d'honneur à ne pas trop se prendre au sérieux. Voilà pour le côté positif. Si l'on veut se faire un peu plus critique (c'est pas mon genre mais là je vois bien qu'on me pousse - arrête, arrête !!!), on va dire que ce côté fun et volontairement fou-fou, ces exercice de style en quelque sorte, ont du mal à vraiment nous surprendre, pour ne pas dire nous émouvoir. Si j'ai bien aimé le numéro de danse très sexy du premier sketch c'est sans doute parce que, pour le coup, il sort un peu « du rang », des cordes, dénote et détonne dans cette ambiance un peu passéiste et étriquée... Le second sketch, quand il part un tout petit peu en vrille (le trio répétant le numéro de danse dans la bagnole à quelques heures de la première), peut s'avérer un tantinet drôle, mais on sourit plus qu'on se marre - comme le veut la formule consacrée. Bref un Donen qui a du peps, de l'énergie, de l'envie mais qui manque un brin de singularité et d'originalité dans le fond : on ne décolle pas vraiment de la simple et gentillette satire, quoi.

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