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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
15 janvier 2008

Chung Kuo, la Chine (Chung Kuo - Cina) (1972) de Michelangelo Antonioni

37244544_d627ac79d7Après une entrée en matière assez choc (une femme qui accouche sous césarienne, sans anesthésie, grâce à l'acupuncture - glourps!), ce documentaire d'Antonioni relativement long (3h30 tout de même) nous amène de Pékin à Shanghai en passant par une ferme collectiviste dans le Henan, la ville de Suzhou et les rives du Hangpu. Antonioni limite son commentaire au minimum, prenant le parti, même dans les sites touristiques, de se focaliser surtout sur les gens, l'expression des visages, des regards plus ou moins fuyants. Aucune hostilité, comme il le note, même dans certains des coins les plus reculés, tout au plus une attitude "pétrifiée" devant la caméra. Bien qu'il ne filme que ce qu'il a l'autorisation de filmer (à part quelques rares passages, notamment sur un marché où des agriculteurs vendent leur propre production), le film provoqua à l'époque des réactions critiques très vives en Chine comme s'il s'était complu à filmer les endroits les plus pauvres. Si les commentaires du réalisateur restent humbles (il cite un proverbe chinois: "Il est possible de décrire la fourrure d'un tigre mais pas ses os", en un mot son documentaire, il en est conscient, reste en surface), il est évident qu'il reste à l'affût de tout ce qui peut paraître "mécanisé" dans cette société encore sous l'ère Mao. Ce n'est pas un hasard si le premier volet se referme sur des Pékinois qui applaudissent à tout crin devant un concert joué par des automates, la seconde partie sur des petites nenfants qui défilent bien sagement ou qui chantent des airs révolutionnaires classés au top 50 chinois, et la dernière sur le cirque de Shanghai et ses numéros au millimètre. On n'a pas que l'impression que ce soit l'éclate totale, et il semble bien que les mots d'ordre demeurent : "sois bien discipliné mon fils" (cela me fait penser à un truc sur lequel je suis tombé cette semaine en zappant : ils organisent dans les écoles des courses où une vingtaine d'ados sont attachés l'un à l'autre par une jambe et où il s'agit d'arriver le plus rapidement tous en ligne 50 mètres plus loin - voilà ce qu'on appelle un vrai sport collectif...). Bon cela dit, je ne pense point qu'il y ait de quoi crier au scandale dans les images d'Antonioni (qui n'en revient toujours pas que les Chinois aient tout inventé, même les fetuccine), son reportage restant, 35 ans plus tard (comme moi, et ouais), surtout une illustration de la vie urbaine à Pékin et à Shanghai, villes qui se sont un poil modernisées depuis... (l'on reconnaît heureusement certains endroits actuels, mais bien rares quand même). Le plus étonnant reste peut-être le trafic qu'il y avait sur le Huang Pu, le fleuve qui traverse Shanghai, où il y avait encore des multitudes de sampans et semble-t-il dix fois plus de bateaux qu'aujourd'hui (mais bon je passe pas non plus mon temps sur le Bund à compter les bateaux). Je n'ose même pas parler de Pudong (la partie moderne actuelle avec 3000 gratte-ciel) qui à l'époque faisait grise mine avec ces industries d'un autre âge. C'était il y a bien bien longtemps semble-t-il déjà (je fais pas si vieux moi quand même?)

Tutti 'Tonioni

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