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6 avril 2007

Les Voleurs d'André Téchiné - 1996

lesvoleursC'est drôle de constater comme Téchiné peut faire des films d'une grande modernité, jeunes et énergiques, et peut aussi se fourvoyer dans le cinéma français dans tout ce qu'il a de plus clicheteux. Disons que Les Voleurs a tendance à plus faire partie de la deuxième catégorie que de la première.

A son actif pourtant, beaucoup de qualités : une construction intéressante, l'histoire étant racontée dans un désordre complet, mais qui permet d'éclairer certains personnages par rapport à d'autres ; Téchiné abandonne telle ou telle personne pendant une demi-heure, puis la fait brusquement réapparaître quand sa présence permet de remettre en perspective un rebondissement, un geste, une parole. Les acteurs sont par ailleurs très class, avec un Auteuil dont le personnage de cynique froid ne gavait pas encore à l'époque, avec un Bezace très en verve, avec un Magimel à la voix beineixienne (je me comprends) et à l'énergie contagieuse, avec une Deneuve légèrement effacée mais inattendue. Seule Laurence Côte est à la ramasse, elle accumule les clichés de la jeune première rebelle et soûle très vite. Ajoutons que, comme à son habitude, Téchiné soigne son image et ses lumières en orfèvre, et que ses rythmes sont très dynamiqPfilm84051733145974ues, dans un film qui est constitué pourtant à 90% de scènes de dialogues.

A son passif, et c'est là que le bât blesse, les dialogues, justement. Beaucoup trop littéraires, impossibles à dire, ils alourdissent une trame qui n'avait certes pas besoin d'eux pour être déjà pesante. Chichiteux et trop volontairement trouble, Les Voleurs déploie tous les défauts d'un scénario qui fait semblant de ne rien dire pour mieux prouver son intelligence. On a droit à tout ce qu'on déteste dans le cinéa label France : la scène d'hystérie venue de nulle part, le sexe brutal, le dialogue dans la salle de bains, les acteurs qui font la gueule pour montrer qu'ils comprennent ce qu'ils disent, l'enfant qui regarde tout ça... los2Tout ça finit par se voir : Téchiné n'a peut-être, cette fois-ci, pas grand-chose à raconter, et ni sa trame pseudo-policière, ni ses arcanes psychologiques ne suffisent à rendre ce film intéressant. Il faut aussi reconnaître que le gars André n'a pas l'air de comprendre grand chose aux enfants : son petit héros n'est pas du tout crédible avec son langage XIXème et sa sensibilité de bazar. Ce film est passable, ce qui est inexcusable pour le metteur en scène d'Hôtel des Amériques, de Ma Saison Préférée, des Roseaux Sauvages et des Témoins.

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