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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
6 février 2007

La Passagère (Pasazerka) (1963) d'Andrzej Munk

pasazerka_1_Film incomplet, le réalisateur étant victime d'un accident de voiture avant de l'achever, cette plongée au coeur de la "vie quotidienne" dans un camp de concentration est d'un réalisme assez terrible. Ses collaborateurs décidant de finir le film à partir d'images prises par Munk, le film n'est pas sans rappeler dans sa conception La Jetée de Chris Marker, mixant une voix off à deux versions d'un même fait.

Liza est sur un bateau avec son mari et quelle n'est point sa surprise de voir monter à bord Martha, une ancienne détenue qu'elle pensait gazée. Elle décide d'avouer à son mari son passé (elle était dans les camps... maisd_1_ comme surveillante, ouais ça change quand même), insistant sur le fait de n'avoir jamais abusé de son pouvoir : elle reconnaît au contraire avoir eu des liens "priviligiés" avec cette détenue qu'elle avait prise sous son aile; tout d'abord en en faisant son assistante, ensuite en lui permettant de voir son petit ami co-détenu dans le même camp. Après son récit, on assiste à une autre version -la vraie ?, celle de Martha ?- où Liza semble plus qu'autoritaire et dominatrice tout en tissant les mêmes liens ambigus avec Martha.

passenger_1_Si le spectateur finit un peu par se perdre dans ce jeu de souvenirs tronqués (Liza tente-t-elle d'expurger sa mauvaise conscience ? Cette Martha qui monte sur le bateau est-elle bien la même que celle du camp ?), il assiste à une "projection" de cette vie dans les camps mêlant le réalisme le plus sordide aux petits actes du quotidien. Se devant de faire le lien entre monstruosité et humanité (ou les deux se confondent-ils ?), barbarie et petits gestes intimes, cauchemar du souvenir ou réalité rêvée (Martha s'en serait-elle sortie ?), il ne peut que rester pantois devant cette mise-en-scène plus vraie que nature d'une époque où toute humanité s'est arrêtée. Liza tenterait-elle de noyer dans son souvenir des actes inoubliables ou impardonnables, ne tentant de faire ressortir que son sens de la compassion (a posteriori tout du moins...)? On demandera à Munk de nous éclaircir une fois là-haut. 

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