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2 avril 2024

Le Théorème de Marguerite d'Anna Novion - 2023

Aaaarf bien moyen, ce film, qui ambitionnait pourtant avec éclat de rendre les mathématiques visuels et spectaculaires. Anna Novion est une bonne élève, qui pourrait ressembler dans le domaine du cinéma à son héroïne dans celui des maths : studieuse, mais appliquée. Alignant franchement cliché sur cliché, elle nous présente donc Marguerite, jeune chercheuse en maths, obsédée par un théorème jamais démontré, dont elle a fait son unique but dans la vie. Les amours, les relations sociales, la vie de famille, les fêtes entre étudiants, elle n'en a que faire : lui importe seulement que 3+x(x-1)=5'/y-8µ, ce qu'elle tente de prouver en noircissant des hectares de tableau noir, l'air aussi concentré que Shang face à un  match de ping-pong. Vous voyez le personnage, j'imagine, autiste, asocial, fille aux cheveux raides et aux lunettes cerclées, aussi sexy qu'une bûche, aussi aimable qu'une porte. Novion ne cherche pas plus loin, elle la tient, sa prodige des chiffres, et elle nous la montre découvrant peu à peu, en même temps que la solution à ses recherches, sa découverte du sexe, de l'amour (pour son collègue autrefois concurrent), de la danse et de l'Autre... Suite de scènes sur-attendues nous montrant Marguerite passant des nuits d'insomnie à aligner les équations, opposer à la bienveillance de sa mère une indifférence polie, buter contre ses supérieurs trop sages (Darroussin, pas dirigé), ou s'extasier devant un orgasme inattendu avec un amant de passage.

Tout est attendu, aucune scène ne surprend, tout est bien dans les clous et mis en scène comme il se doit par une Anna Novion qui fait tout sans déborder, en tirant bien la langue. C'est du travail soigné, zéro faute, aucun doute, et on trouve même par-ci par-là quelques brins d'émotions, dus pour la plupart à cette éternelle trame du personnage qui s'émancipe et trouve enfin sa voie en même temps que le succès (ça va de Rocky à Billy Elliott). Ici, donc, c'est les maths, que la réalisatrice n'arrive pas à rendre beaux malgré ses efforts : elle répète ad nauseam les plans sur ces équations sibyllines qui envahissent peu à peu l'univers de Marguerite, et pense avoir fait le boulot en montrant le mystère qu'elles recèlent. C'était le challenge du film, il est en grand partie raté. La comédienne, Ella Rumpf, fait ce qu'elle peut, mais engoncée dans l'archétype de son personnage geek, elle ne peut pas grand-chose. Suite de situations convenues sans mise en scène, Le Théorème de Marguerite est pris en pleine sieste.

 

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