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16 mars 2024

Terrifier 2 de Damien Leone – 2022

Le plaisir pris à retrouver ce bon vieux Art le clown dans l'exercice de ses activités sanglantes est gâché pour le coup par pas mal d'erreurs commises par Leone, sûrement trop emballé par le succès du premier volet. Déjà, vouloir faire un film d'horreur de 2h20 est une très mauvaise idée. Personne ne peut maintenir l'intérêt pour le genre sur une aussi longue durée. Surtout que loin de consacrer les 50 minutes ”en trop” à des scènes gore, le cinéaste noie son film sous des tonnes de scènes inutiles, lourdement explicatives. C'est le deuxième gros défaut, qui tend à montrer que Leone n'a même pas compris son propre film de 2017. La victime principale, cette fois, est une jeune fille qui a perdu son père dans des circonstances troubles, affublée d'une mère un peu irresponsable, et d'un frère qui... bref, on s'en fout, et ces scènes psychologiques ne semblent être là pour décupler l'émotion de la voir aux prises avec Art. Or, ça fait l'effet inverse : on préfère 1000 fois que le tueur s'en prenne à des cibles anonymes, que ça reste un jeu certes un peu con mais jouissif, on préfère l'épure du premier volet qui ne s'embarrassait d'aucune psychologie, d'aucune explication à ces interminables tergiversations portées par des acteurs médiocres.

Bon, à part ces scènes, qui constituent quand même une grosse partie du métrage, on apprécie toujours l'imagination débordante de Art et la richesse de son matériel de torture. Il est affublé cette fois-ci d'une partenaire de jeu, gamine démoniaque au sourire figé qui ne va pas être en reste pour plonger les mains dans le sang et pour foutre les miquettes au chaland. Leone surenchérit dans le cracra, et envoie des rats dépecés, des visages arrachés et de la cervelle éparpillée à tout va. C'est du gros gore qui tache, ce qui fait toujours mes délices dans le genre si puritain et coincé habituel. Leone a un côté jusqu'au-boutiste qui force tout de même le respect, et son acteur (l'épatant David Howard Thornton) est toujours aussi fun dans ses expressions. Rien n'effraye ces deux-là, les mères sont explosées sous les yeux des enfants, ceux-ci ne leur survivant guère longtemps, les supplices infligés aux corps des victimes feraient passer Bacon pour Peyo, et on se frotte les mains devant l'inépuisable inventivité de Art pour écourter la vie de ses semblables, dans les hurlements et les pires outrages si possible. Un défouloir qui aurait mérité d'être amputé de trois bons quarts d'heure : toujours très honorable.

 

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