Livres XXI à XXV (218 à 212 av JC)

Toujours bien aimé, moi, la deuxième guerre punique... Mais si, ne faites pas semblant, cette folle randonnée d'Hannibal à travers les Alpes avec ses éléphants, ce festival d'icelui contre les Romains à Cannes, ce repos tentateur et délicieux à Capoue... Enfin, oui, toutes ces choses un peu folles, quoi, et ces multiples combats au gré des alliances des Carthaginois avec les Gaulois, les Numides et j'en passe contre ces Romains, parfois fébriles, parfois sans pitié... C'est vrai que je dois au gars Herzog l'envie de me replonger dans cette petite tranche d'histoire grâce à l'éloge qu'il avait fait de ce consul, de ce dictateur romain que fut Quintus Fabius Maximus, cet homme qui sut temporiser aux bons moments, qui sut donner par la suite de sages conseils, qui sauva sans doute en son temps Rome d'une défaite totale... Il eut l'intelligence de laisser Hannibal, aux moments opportuns, tergiverser dans la campagne italienne - alors même que les combats livrés contre ce jeune chef carthaginois, par des chefs armés fougueux, finirent plus souvent qu'à leur par des déroutes, des massacres... On peut se demander pourquoi, Hannibal, après sa victoire totale à Cannes, n'eut pas l'audace d'avancer sur Rome, comme si ce Graal, finalement, devait rester pour lui de l'ordre... du rêve absolu - mais mon analyse historique pêchue s'arrête là, je vous en sens soulagés...

Que trouve-t-on donc sinon d'intéressant dans ces pages de l'historien romain, dans ce découpage en courts chapitres de ces longues années d'une guerre interminable (il me faudra bien sûr achever la chose avec les livres XXVI à XXX, je fais juste une petite pause) ? On a beau, bien sûr, en avoir eu ouï-dire (l'histoire romaine en fac, heure par heure, racontée par ce type plus morne qu'une pierre sans mousse), on reste toujours un poil étonné par ces multiples superstitions romaines (qui devaient sérieusement picoler tant chaque année des "prodiges" eurent lieu - des rivières qui se transforment en torrent de sang, des vaches qui parlent, la colère de dieu qui te fracasse un bâtiment (ce qu'on appelle dorénavant le tonnerre)) et par ces diverses offrandes qu'ils devaient faire, dans ces multiples temples pour calmer justement les dieux - sacrifice d'animaux mais aussi parfois de Gaulois enterrés vivants (j'aurais bien quelques noms à leur proposer). C'est important, hein, les offrandes, et les augures, sinon, c'est la débâcle assurée sur le champ de bataille - certains en feront tristement les frais... On suit durant ces quelques années tout le théâtre des affrontements, en particulier en Italie, en Espagne, en Sicile, toutes ces villes assiégées, ces massacres, avec ces fiers combattants, ces personnages célèbres comme Archimède (roi des inventions guerrières) ou parfois moins connus (comme ce Marcellus qui mena souvent les Romains à la victoire). Vu le nombre de combattants qui tombent à chaque affrontement, on se dit quand même qu'il y avait un sacré réservoir d'âmes guerrières en ces temps - et je ne parle pas des éléphants qui sont finalement rarement à la fête - un vrai cimetière... Bref, un petit concentré d'actes de bravoure, d'erreurs de jugement, de trahisons et d'opportunisme, un petit concentré de notre humanité bravache qui s'est toujours plu à s'auto-détruire dans la bonne humeur. Tite-Live, je dirais d'ailleurs plutôt gros roman à redécouvrir, hein, forcément pour barrir de plaisir...

LIVRE : La seconde Guerre punique, Histoire romaine de Tite-Live - 218-212 av JC

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