Comme c'est bientôt Noël, quoi de mieux, pour nous mettre en train, qu'un petit film de prince et de princesse tchèques - avec quelques numéros musicaux (et des fleurs qui chantent !!) et quelques danses folkloriques fortement inspirées par la bourrée ? J'ai envie de répondre il y a sûrement mieux même si rien ne me vient automatiquement à l'esprit. Oui, ce joli conte clôt gentiment notre cycle tchèque et slovaque, mais j'avoue avoir attendu un peu plus que cette histoire un peu mièvre. Il était donc un roi bon comme du bon pain qui régnait sur un territoire où tout le monde était content de travailler, de travailler, de travailler et de chanter - un rêve communiste, cette contrée. Notre roi s'éprit de la princesse de la contrée voisine où il était interdit de chanter et où tout le monde devait payer de lourds impôts comme dans une contrée socialiste ; malheureusement pour notre bon roi, la princesse ne voulait point s'en laisser conter car elle était têtue comme une mule et égoïste comme un fillonniste. Notre roi décida donc, le petit malin, de se rendre dans le territoire voisin déguisé en jardinier pour conquérir cette belle blonde butée. Comme il apprenait aux fleurs à chanter et qu'il était plutôt cool, il se fit aimer d'elle et lui donna le goût du travail manuel. Bon voilà, pour ce qui du récit un peu cucul-la-praline.

Alors, on a bien aimé les décors, c'est vrai, ces châteaux, ces vastes espaces naturels, on a adoré la fuite du roi et de la princesse sur un tronc d'arbre (une maquette ridicule comme on les adore) et puis on a dansé, chanté... Je m'emballe, me suis quand même bien ennuyé devant cette magnifique histoire pour enfants tchèques (et slovaques) programmés pour aimer travailler en chantant et vice-versa. Ce n'est pas que j'ai perdu mon âme d’enfant (je me demande bien ceci dit ce qu’il en reste : un goût pour les huîtres peut-être), mais avouons que l’ensemble est terriblement manichéen et prévisible (les méchants taxeurs d'impôt, les gentils travailleurs campagnards et leur vingt-huit enfants qui sont pauvres mais heureux comme tout - et chaleureux - et honnêtes - et drôles - et...) N'en jetez plus, on dirait une pub pour repeupler les campagnes – de l’Est. On s'attendait à beaucoup plus d'inventivité et de magie dans ce conte (un classique) qui est, ma foi, bien basique. Bon il nous reste bien heureusement de la marge d'ici Noël.

The proud Princess (Pysná princezna) (1952) de Borivoj Zeman

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