Sous couvert de réaliser un chtit film noir pour la Monogram, Alfred Zeisler s'attaque modestement à Crime et Châtiment... Une adaptation assez "lâche" qui rappelle d'ailleurs plus la version de Von Sternberg avec Peter Lorre (guère passionnante, si je peux me permettre de le rappeler...) que l’œuvre originale de Dosto. Notre ami Larry Crain (Peter Cookson (!) - ah oui, on n'est pas dans la grosse distribution et ce même si le nom de celle qui incarne l'héroïne, la belle Eileen, avait un gros potentiel sur le marché français : Anne Gwynne - mouais), jeune étudiant sans le sou, va donc tuer ce vieux prêteur sur gage avec un bon vieux coup de tison entre les omoplates, s'enfuir bêtement sans prendre la thune, et dans la foulée toucher le pactole (sale timing) : il se fait la totale, un chèque pour un article, la bourse pour sa dernière année d'étude qui lui est finalement accordée et cerise sur le gâteau, une donzelle aux fort jolies jambes, comme l'illustre le plan le plus audacieux (et intéressant) du film... C'est po vraiment, lui non plus, le remord qui va le poursuivre, mais un envoyé du Commissaire à la présence aussi intempestive que ses énormes bouffées de fumée - deux séquences sympathoches dans le film, quitte à essayer de relever systématiquement les points positifs (histoire de faire le tour de la question, notons également le tout premier plan du film avec cette main qui pendouille sur un fauteuil... Un Murder ?! Nan, notre pauvre petit étudiant à l'agonie...). Au delà de ça, ce film au budget ultra réduit suit gentiment son petit cahier des charges (magnifique tout de même la direction du chat noir, de quoi faire pâlir d'envie Truffaut !) et on regarde amourette et enquête d'un œil compatissant. Zeisler, à qui on la fait po, tente l'ultime petit twist super original (mouais c'est souvent le même, dans le film noir, quand on y pense...), sûrement histoire de nous faire croire qu'il s'agit en fait d'un scénar vachement perso... C'est de bonne guerre, cela permettant de ne pas alourdir la facture au générique. Ptit ptit film de genre durant lequel on frémit peu sinon...

Frayeur (Fear) (1946) d'Alfred Zeisler

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