Vernier filme la jeunesse dorée genevoise ce qui n’est pas au demeurant, Nicolas, une idée plus mauvaise qu'une autre. Dommage que la forme soit lâche et que le fond soit creux. On comprend le principe de piocher ici ou là quelques discussions vaseuses de cette jeune "jet-set" pour tenter de les remettre bout-à-bout et d’en faire un film (un moyen-métrage, ce qui est d’ailleurs nettement suffisant) : il suffit alors de les remettre en scène lors d'une soirée en boîte arrosée de champagne ou d'une soirée privée arrosée de champagne. On veut bien entendre le principe : malheureusement, on voit vite que nos jeunes personnages, garçons brushingués et filles maquillées comme des voitures volées, ont des sujets de discussion aussi plan-plan qu'un lac et des réflexions aussi couillonnes qu'une boîte à cigarettes en or... Bon. Passons également sur le ton "ouais euh tu vois euh, genre là moi je pas d'accord euh", et sur les fautes de syntaxe qui z'y font pas gaffe (l'habit qui brille fait pas le moine enlumineur) mais franchement, outre le fait de démontrer par a+b la platitude et la bêtise de ce clan doré à la feuille d'or, on peut se demander ce que rechercher franchement le Virgil en exhibant cette faune d’une superficialité écœurante ? Ça dragouille, ça se donne des airs de rebelle en picolant et se droguant tout en ayant l'air aussi heureux que des cafards dans un évier rempli de javel, ça se prend pour le centre du monde avec leur trou du cul en amiante alors même que leur crétinisme irradie, bref, c'est assez laid esthétiquement et encore plus spirituellement. Un petit monde et une petite oeuvre à laisser dans son écrin et à jeter bien loin.

Sapphire Crystal (2020) de Virgil Vernier

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