Petite série B horroro-science-fictionnelle nippone qui à défaut de foutre les chocottes évoque deux trois sujets "d'actualité". Premier constat, fallait pas prendre cette avion ; imaginez du peu et ce au cours du même vol : une alerte à la bombe (et aussi… une bombe), un sniper armé jusqu'aux dents, un ciel rouge sang, des oiseaux qui se suicident en masse sur les hublots et cerise sur le gâteau, une soucoupe volante... L'avion, après de multiples avaries, se crashe (bien joli maquette) et là commence la vraie frousse pour les passagers ; s'ils sont pratiquement tous sains et saufs, ils vont devoir subir les attaques d'un ectoplasme bleu ovniesque qui, une fois qu'il se loge dans votre pif, vous rend complément berdin... Deuxième constat : IL est clair qu'on devait finir un jour par se faire envahir par des OVNIs destructeurs. Vous osez me demander pourquoi ? Hiroshima, le Vietnam, ça vous dit quelque chose et j'en passe et des plus vieux : on fait tellement bien le boulot nous-mêmes, qu'on ne peut que faire appel d'air ; ils auraient tort de ne pas prendre notre place vu notre capacité à tout détruire, tout massacrer... Parce Goke, avec son petit air de ne pas y toucher, parle aussi par la bande de cela : du trauma d'Hiroshima, de la guerre du Vietnam en cours (une femme ricaine, parmi les passagers, pleurent son GI de mari, mort il y a peu) ainsi que d'autres petits aspects sociétales d'ailleurs : l'émancipation des femmes, les politiques véreux, les vendeurs d'armes attentistes... Bref, Goke est dans la place !

Alors oui, on ne va pas non plus trop s'emballer. Les portraits à charge des différents passagers (un politicien proche de Wauquiez, un vendeur d'arme (et la femme d'icelui, amante d'icelui-là (...)), une veuve caucasienne, un tueur, un malade mental, un psy zarbi, un steward et une hôtesse bonasse...) sont un brin caricaturaux et leur réaction pour le moins épidermique : il y a d'un côté les bons gros lâches prêts à tout pour s'en sortir, de l'autre les humanistes qui vont devoir morfler pour espérer survivre. On ricane gentiment devant cet ectoplasme bleu qui prend possession des humains en leur explosant le nez : la victime, mi-zombie, mi-vampire, attaque alors tout ce qui bouge... C'est pas d'une finesse extrême sur la forme mais dans le fond, comme dit plus haut, on sent quelques prises de position "ultra-tranchée" et couillue (c'est déjà beaucoup pour une série B) ; toute la question est de savoir si les salopiots pourront s'en sortir ou si le couple le plus glamour saura éviter tous les pièges ? Le moins qu'on puisse dire c'est que les secours se font attendre mais, sans rien spoiler, il se pourrait bien aussi que le monde aille globalement à sa perte... Hajime Satô, cinquante ans avant notre ère pessimiste avait déjà tout compris : avec des fumiers de responsables (dans le public et le privé) et une stratégie (guerrière) de la destruction, la fin est proche. Pas si bête même si, malheureusement, les vrais frissons d'horreur sont un peu rares et les acteurs un peu légers...

Goke, Body Snatcher from Hell (Kyuketsuki Gokemidoro) (1968) de Hajime Satô

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