Voilà un film pour le moins osé (toute proportion gardée - les années soixante-dix étant, pour le moins, moins pudibond et puritain au niveau sexuel que les années 2000, je ne vous fais pas de dessin) mettant en scène les premiers émois "amoureux" d'un adolescent par rapport à sa future belle-mère (projet sûrement in-montable de nos jours). Ce qu'il y a d'assez malin dans la chose c'est que ladite adulte (Laura Antonelli, des rondeurs à se damner) semble obéir au doigt et à l'oeil des désidératas de ce jeunot, réalisant par une sorte d'effet domino les propres fantasmes de son grand-frère, de son père, du cinéaste voire du spectateur. Ce que le puceau veut, elle le fait, en rechignant parfois un brin mais en finissant par s'exécuter (sous prétexte que sans assentiment du gamin, le mariage avec le pater veuf (la servante aurait ainsi enfin une situation) risque de s'éloigner. Y-a-t-il également en elle un brin de malice dans cette "éducation sexuelle", c'est fort possible). On monte forcément à chaque fois d'un cran dans le dénudement de la belle jusqu'au dénouement : matage des jambes gainées de la belle, subtilisation de la culotte de la jeune femme, mise à nue intégrale, passage à l'acte (au moins frotti, frotta pour rester poli). Antonelli est un plaisir pour les yeux et le gamin sait provoquer doucettement l'escalade dans l'effeuillage. Ça peut au moins choquer le bourgeois, et encore.

Plus décevantes et forcément moins réussies sont les composantes psychologiques de chacun des personnages - en particulier celles de l'héroïne (les mâles étant réduits à penser sous la ceinture) : celle-ci se plie au chantage, sans vraiment de résistance, pour éviter toute "complication" mais cela reste un peu simpliste et benêt. Si on apprécie la sensualité de la donzelle, son personnage sans caractère, sans personnalité, rend la chose bien fade. La Laura a en effet plus des allures de poupées gonflables animées que celles d'un être doué de raison et de volonté. Du coup, même si les images technicolorisées du bon Storaro sont soignées, si la musique du gars Bongusto demeure entraînante et légère (on pourrait également ajouter à la liste l'humour bon enfant de certaines séquences : mention spéciale pour l'enterrement de l'épouse au début du film et les réflexions de son mari), on perd progressivement un peu la foi en regardant la chose, plaignant la pauvre Laura de ne pouvoir jouer qu'avec ses formes (même si elle retrouve sur la fin une peu de "consistance", pour ne pas dire une certaine aura maternelle bienveillante en embrassant tendrement le chtit gars le jour du mariage). Un scénar pas si malicieux et finaud que cela à tout prendre.

Enfin, tout en saluant notre lecteur Patrick pour la découverte, s'agissait-il du film italien que j'avais en tête depuis trente ans. Je ne pense pas (j'avais en tête une scène en noir et blanc sur un escabeau dans une bibliothèque) d'autant que ce film, après vérification, n'est jamais passé au Cinéma de Minuit dans les années 80 (merci Wiki pour la liste). La quête du Graal continue donc et j'espère bien encore me perdre un peu en chemin.

Malicia (Malizia) (1973) de Salvatore Samperi

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