Londres, mid-sixties, Jimmy (Phil Daniels, du peps et de la rebellion) est un "Mod" (autrement dit, il fait partie d'un gang de gaziers qui vivent sur leur scooter customé (grands adeptes des phares et surtout des retroviseurs, les Mods) et qui détestent les types en cuir sur leur grosse moto... Apparemment, à l'époque, t'es Mod ou Cuir... sinon t'es un loser en vélo) ; il écoute les Who (responsables de l'opéra rock dont le film est tiré), les Ronettes (bee myyy...be my baby, be myyyy...), The Supremes ou the Chiffons (...) et j'en passe. Il aime à s'éclater avec ses amis en dansant ou à éclater des types en cuir surtout quand ils sont en infériorité numérique, prendre des petites pilules bleues, aller à fond les ballons (au moins 42 km/h) sur son scooter ridicule et baisouiller des blondes (la mimi Leslie Ash notamment) dans les coins. La vie de notre gars Jimmy ressemble un peu à la fuite en avant (en scooter) d'un type plus anti que pro (ah ces jeunes, tous les mêmes finalement) : si notre gars va parvenir à atteindre son sommet lors d'un fameux week-end à Brighton où il va non seulement faire la connaissance d'un Mod pur jus ultra classe (Sting ! superbe d'arrogance), mais fracasser du Cuir à l'envi (baston générale entre les deux clans venus en masse sous les yeux d'une police quelque peu dépassée) et faire l'amour en plein air à la belle Leslie... il va malheureusement juste après tomber de (très) haut dans tous les sens du terme : engueulade avec ses vieux, avec son boss, avec sa copine, vraiment marre de chez marre de cette vie mal faite, un ras-le-bol qui va déboucher sur un un grand saut... dans le vide.

Quadrophenia est une ode à un Mod qui brûle sa vie, comme son scooter au démarrage ses pneus. Roddam (Who ? Premier film survitaminé et actuellement... réalisateur du Masterchef anglais... C'est ce qu'on appelle tomber dans la gelly) livre une oeuvre à l'énergie toute à l'image de son héros - un héros insouciant qui ne tardera pas à connaître une vraie déconfiture. Quadrophenia, c'est toute une époque - pas la nôtre, certes - mais l'on se dit que si la génération de nos parents était ainsi, pas étonnant qu'on soit autant dans la merde aujourd'hui. Je plaisante. La drogue, c'est mal. Mais je plaisante. Bref, il est clair que l'Anglais de base y trouvera sûrement plus son dû que le Frenchy moyen qui pourra malgré tout apprécier la musique vintage et l'ambiance de déconnage classique de tout bon jeune qui se respecte - dans un Londres swinguant of course. A (re)découvrir tout remasterisé.

Quadrophenia (1979) de Franc Roddam

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