C’est grâce à l’ami Gols (d’où me sortait-il ce Room 237 ?) que je suis tombé sur cette petite illustration vidéo (visible ici en intégralité) d’un article personnel et pêchu d’un journaliste de Positif, le gars Laurant Vachaud. Cherchant à creuser en profondeur le sens caché d’un Eyes Wide Shut qui lui échappait jusqu’alors, le journaliste découvre - à force d’observation et de corrélations avec d’autres films kubrickiens - quelques filons souterrains dans cette œuvre « à secrets ». Partant de l’observation de symboles maçonniques et d’éléments facilement associables à la scientologie (joli, le coup des marins…), le journaliste creuse peu à peu le sillon de ces sociétés secrètes, de cette secte (le fait que le gars Cruise soit scientologue n’est un secret pour personne, on sait peut-être moins en revanche que la fille de Kubrick est tombée dedans un an avant le tournage d’Eyes Wide Shut) et finit par évoquer l’un des grands thèmes kubrickiens, celui de la manipulation, du contrôle des individus. Qu’il s’agisse de simple quidam (Cruise totalement aveugle dans ce monde qui lui échappe), de femmes-objets, d’enfants victimes de brutalités voire d’actes pédophiles (la petite fille avec les ailes de papillon et le programme secret Monarch du gouvernement américain ohohoh, po mal - on finit d’ailleurs forcément par penser à Under the Dome, refermons la parenthèse), on voit que pratiquement chacun des personnages de cette ultime œuvre (faisant souvent échos aux œuvres passées) peut être considéré comme étant sous (dangereuse) influence. Même si comme dans toute démonstration (ce besoin de donner systématiquement sens à des détails infimes pour approfondir sa thèse…), on a parfois l’impression que c’est un peu tiré par les cheveux (les trois types au début et à la fin de Eyes Wide Shut, mouais…) mais notre journaliste apporte un véritable éclairage personnel - c’est courageux et louable en soi - loin d’être négligeable pour pénétrer les arcanes de cette œuvre si riche. Kubrick is not dead.

Kubrick & the Illuminati (2013) de Mathieu Rochet et Nicolas Venancio

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