Joie (et gabegie) de faire découvrir ces classiques des années 80, cette époque où on savait se taper sur les cuisse en rigolant au vent, à la génération Macron - je suis bien conscient de l'horreur de cette phrase mais elle permet d'annoncer et de justifier d'autres écarts cinématographiques dans un futur proche... Ghostbusters, donc, reprenez tous en choeur, "Ghostbusters !!!!!", cette chanson qui nous fit nous ébattre comme des bêtes sur les dance floors quand on avait douze ans et qu'on voulait choper Magali (qu'on n'a jamais pécho d'ailleurs). Que dire devant ce monument d'effets spéciaux qui ont forcément parfois mal vieilli (les deux cerbères, animés comme super Mario première version), de rires (ah cette bande de trois puis de quatre joyeux lurons qui t'aspirent ces affreux fantômes tout en gardant un semblant d'humour), et de sexe frontal (on avait pas peur de passer sous les bureaux alors pour émoustiller la secrétaire ou de pouvoir fantasmer comme des bêtes sur la plastique animale d'une Sigourney Weaver sous influence diabolique - cela a bien changé et c'est mieux ? Oui, c'est vrai aussi). On ne va pas faire le type revenu de tout, laminant son passé comme on prendrait de haut Casimir, mais oui, bah, c'était gentillet et ces petits effets n'étaient finalement pas si mal en leur temps : du livre qui vole, des fantômes-gloutons verts qui avalent des saucisses comme Ovidie old version (oups), des lasers qui font un effet boeuf dans la nuit new-yorkaise et déjà ce sentiment de fin du monde qui prévaut (il y avait encore ces deux tours jumelles pourtant qui se dressaient fièrement...)... Faut dire que si ce diable de Gozer veut tout péter, notre bande d'hurluberlus, qu'ils investissent un appart ou un palace, ont toujours la main assez lourde, déchiquetant mobilier et murs avant de capter un fantôme... Un petit côté post-punk-destroy qui fait encore parfois ricaner doucement. Et ce d'autant, oui d'autant, que l'ami Bill Murray (qui grimpe alors les échelons du succès) s'en donne à cœur joie dans son rôle de leader pince-sans-rire, chambrant comme un connard ses partenaires et se la pétant le cas échéant avec la Sigourney (son baiser final à la belle est un modèle de mâle alpha ridicule - le bon temps, disiez-vous, mouais). Une Sigourney très sexuée dans ce blockbuster vintage qui titille aussi bien les yeux que les papilles de son public d'adulescents... On sait raison garder, certes, mais les petits halètements d'une Sigourney "possédée" ne trompent guère... Le final (comment j'ai pu confondre Mr Marshmallow et le Bibendum Michelin pendant des années ?... je traine mon enfance passée dans un garage comme une âme en peine) apporte son petit lot de dérision bon enfant et de destruction godzillesque : rien de mythique, si ce n'est à la hauteur des années 80, un mythe chic et choc... Un autre retour vers le passé ? Vous me voyez venir avec une petite gène aux bords des lèvres... Hum.

S.O.S Fantômes (Ghostbusters) (1984) de Ivan Reitman

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