Une sortie en France directe en DVD ce qui est un peu dur pour ce thriller coréen de bien bonne tenue. Même si l'histoire ne brille pas forcément pas son originalité (une taupe flic infiltrée dans la mafia coréenne : règlement de compte à tous les étages et notre flic de trembler sa mère à mesure que les règlements de compte et les trahisons fusent ; heureusement, il en a dans les intestins...), Park Hoon-Sung sait prendre son temps pour faire monter la sauce et pour nous servir au final un ptit thriller plutôt relevé. On a certes un peu peur au départ que cela parte dans tous les sens (le clan du type sans foi ni loi au joli minois, le clan du type frisé sans foi ni loi, les taupes qui se multiplient...) mais notre ami Park parvient gentiment à nous expliquer toutes les ficelles du bazar sans que l'on soit jamais, en cours de route, complétement perdu, à nager dans les mares de sang... Car même s'il y va avec une certaine parcimonie au niveau des séquences de violence, quand ça pète, ça charcle dru, croyez-moi. De la baston général à grands coups de lame et de batte de base-ball au massacre dans l'ascenseur (toujours dit que c'était super dangereux les ascenseurs), quand Park décide de passer à l'action, on se prend notre bonne petite dose d'hémoglobine. Des giclées de sang de plus en plus poisseuses qui vont de pair avec une intrigue qui monte en puissance : tous les coups sont permis au sein de ces différents groupes mafieux et la bonne idée, c'est que celui qui tire finalement les ficelles n'est autre qu'un flic - diviser pour mieux régner, c'est la base. Notre sale flic joue avec un certain sadisme avec ces petites teignes qui s'entre-déchirent à tel point qu'il apparaît parfois comme le personnage le plus diabolique de l'histoire... Seulement à force de trop tirer sur la corde, on n’est jamais à l'abri d'un dérapage non contrôlé de la part d'une marionnette...

Si les bastons font leur petit effet, il est un peu dommage que le reste du film n'est pas la patine pleine de noirceur d'un Johnnie To ou l'humour caustique d'un (vieux) Kitano. Par exemple. Park semble peut-être un peu tendre par rapport à ses voisins asiatiques lorsqu'il s'agit de véritablement imposer sa marque sur le genre mais ce New World n'a pas à rougir plus que ça au niveau de l'efficacité. Jusqu'au bout on se délecte des moindres rebondissements et les 140 minutes du bazar passe avec la même facilité qu'un bon coup de poignard dans le gras du bide. A new Park to be discovered. Une petite gâterie, quoi.

New World (Sin-se-gae) (2013) de Park Hoon-Jung

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